C’est ce que l’on appelle un échange de bons procédés. Après le succès triomphal de l’exposition Chtchoukine à Paris, en 2017, qui a explosé tous les records avec ses 1,2 million de visiteurs, et en prévision de la future exposition Morozov, qui espère, elle aussi, faire sensation à l’automne 2020 : c’est au tour de la Fondation Louis Vuitton de s’exporter à Moscou.
Le temps d’un été, la fondation présente une sélection significative de ses pièces maîtresses au Musée d’État des beaux-arts Pouchkine. Une soixantaine d’œuvres, réalisées depuis l’immédiat après-guerre jusqu’à nos jours, prennent leurs quartiers dans les galeries d’art moderne occidental. Logiquement, les pépites de l’institution du Bois de Boulogne sont présentées aux côtés des fleurons modernes provenant de la collection Chtchoukine, mettant ainsi en parallèle deux trajectoires de collectionneurs. Pour cette exposition hors les murs, qui constitue l’une des plus importantes de la fondation, le prêteur n’a pas lésiné sur les moyens et a privilégié les vedettes de son fonds. Tous les grands noms sont donc du voyage, depuis Giacometti jusqu’à Maurizio Cattelan, en passant par Yves Klein, Jean-Michel Basquiat ou encore Gerhard Richter. Comme à Paris, les œuvres sont accrochées non par période ou par médias, mais selon des ensembles thématiques. Peintures, sculptures, vidéos et installations sont ainsi orchestrées autour de quatre lignes de force : l’expressionnisme subjectif, le popisme, le son et la ligne contemplative.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Vuitton chez les Soviets