Une harpiste aux yeux mi-clos, qui de son petit doigt effleure une corde, tournant le dos au champ de bataille, peint au premier quart du VIIIe siècle… quelle musique joue-t-elle là ? On l’ignore.
Mais elle est l’une des merveilles venues du Tadjikistan pour l’exposition inédite que le Musée Guimet consacre à cette culture méconnue dont il nous donne à voir la richesse, de la Préhistoire à l’arrivée de l’Islam. « Vu du ciel, le Tadjikistan, en grande partie l’antique Ferghana, ressemble aux délicats plissements d’une feuille de platane dans une miniature persane », décrit la présidente du musée, Sophie Makariou, dans le catalogue de cette exposition. Ces ramifications sont celles des fleuves de ces terres dominées par des montagnes qui culminent à presque 7 500 m. On avance dans cette exposition chronologique comme emporté par ces fleuves aurifères, découvrant les trésors de ses sites archéologiques, comme si, dans leurs vitrines, ils dansaient sur les flots. Voici un homme en terre crue du IIe millénaire av. J.-C., présentant encore de ses mains de géant un objet aujourd’hui disparu. Puis un lion, debout, saisissant un cerf comme on soulève un enfant dans les airs, sur un fourreau d’épée de l’époque achéménide. Plus loin, un jeune garçon aux allures d’Éros ou d’Apollon nous parle en inclinant la tête des conquêtes d’Alexandre le Grand. Plus loin encore, des chameaux se reposeront de leur route de la soie, puis laisseront la place aux sourires bouddhiques, à celui de la harpiste… et aux nôtres.
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Voyage au Tadjikistan
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : Voyage au Tadjikistan