Festival - Photographie

Vivre en temps de covid

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 27 janvier 2021 - 353 mots

PhotoBrussels présente, cette année, une série d’images réalisées à la suite d’un appel lancé aux photographes européens pour documenter l’expérience du confinement.

Début 2020, PhotoBrussels décidait de revenir sur le thème de la nature et de l’environnement, choisi cinq ans plus tôt pour la première édition du festival. En mars, le confinement décrété un peu partout dans le monde conduisait sa fondatrice, Delphine Dumont, à bousculer la programmation pour lancer un appel à projets aux photographes européens sur le thème du monde intérieur. La présentation au Hangar à Bruxelles des 27 travaux sélectionnés sur les 419 reçus met en lumière une pluralité de regards, intéressante d’abord par le positionnement visuel de chacun face à cette situation qui a bousculé sa vie professionnelle et affective. Face à l’étroitesse de la chambre qu’elle occupe avec son ami en Angleterre, Kíra Krász, jeune photographe hongroise de 25 ans, photographie leurs recherches de postures d’équilibre, mixtes de yoga et de références au jeu vidéo Tetris, mais surtout expressions délicates, parfois drôles, du soutien qu’ils furent l’un pour l’autre durant cette période. Le journal de sommeil imagé par la jeune Russe Alisa Martynova, à partir de ses rêves et ceux de ses proches, est une autre manière de tracer les émotions. Le corps chez les Françaises Lucile Boiron ou Marguerite Bornhauser devient pour sa part support de métaphores excentriques et colorées. La sphère familiale est un autre sujet de prédilection d’introspection, de dialogues et de jeux, comme chez Laure Vasconi ou chez Nick Hannes avec leur propre enfant, lequel sans ce temps suspendu n’aurait sans doute jamais fait l’objet d’un récit visuel. Les portraits de l’Italien Galimberti ou de l’Allemande Julia Fullerton-Batten de personnes posant derrière leur fenêtre introduisent de leur côté à la vision que celles-ci ont d’elles-mêmes. Témoignages troublants qui, chez Jean-Marc Caimi & Valentina Piccinni, prennent le visage de jeunes interrogés dans leur chambre via Internet, ou chez Gonçalo Fonseca, celui d’une mère de famille s’occupant à Lisbonne de personnes âgées et logeant dans un squat. Autant de documents sur une période qui ne font pas forcément œuvre, mais qui disent beaucoup de notre époque.

« PhotoBrussels Festival 05, The World Within »,
Le Hangar, Photo Art Center, 18, place du Châtelain, Bruxelles (Belgique), www.hangar.art

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°741 du 1 février 2021, avec le titre suivant : Vivre en temps de covid

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