À 71 ans, le peintre Claude Viallat affiche une belle vitalité artistique, une envie toujours intacte de créer. D’ailleurs, il peint comme il respire. Depuis le début de l’été, ses œuvres occupent les cimaises de la fondation Van Gogh à Arles.
Claude Viallat a joué le jeu de l’hommage et peut-être de la filiation en exposant une série spéciale et soixante-cinq pièces issues de sa collection personnelle jusqu’ici inédites. Leur point commun ? Cette couleur vibrionnante qui régnait en maître dans les toiles que le Néerlandais peignit durant son séjour arlésien entre 1888 et 1889, le jaune.
Jaune d’or, citron, bouton-d’or, safran, jaune de chrome, toutes les nuances de cette couleur se retrouvent dans les toiles de Viallat. « Dans sa pureté la plus grande il porte toujours en lui la nature du clair et possède un caractère de serein enjouement et de douce stimulation », écrivait Goethe dans son Traité des couleurs. Le jaune, couleur « positive » et rayonnante, est aussi dans la symbolique chrétienne associé à la traîtrise, la tromperie ; ainsi Judas était-il le plus souvent représenté vêtu de jaune.
S’il connaît bien ces sources, Viallat n’est pas homme à pratiquer l’hommage à coups de citations et de références. Il exprime son admiration et sa reconnaissance avec les armes qu’il a forgées en 1966 lorsqu’il commence à peindre avec un motif unique devenu sa signature. Sans référent, cette forme organique, entre l’osselet et le haricot, est appliquée systématiquement sur toutes les toiles, les surfaces textiles qui lui tombent sous la main. Suivi par Daniel Dezeuze et Patrick Saytour, Viallat fonde en 1969 le groupe Supports/Surfaces. On y peint, sur des toiles libérées de leur châssis, un art abstrait sans être minimal et géométrique, on y explore la matière et les gestes de la peinture et les couleurs. Depuis, Viallat peint des surfaces bosselées, aux contours interrompus, livrées aux pigments. Le « motif » y est déposé, jouant de contrastes et des couleurs.
Pour l’exposition, il a réalisé une œuvre longue de cinq mètres, peinte sur un nylon quasi transparent qui donne une luminosité toute particulière au jaune. Comme un regard au microscope d’une touche de Van Gogh, au plus profond de la couleur, tel est l’hommage de Viallat à celui qui lui donna le goût de peindre.
« La haute note jaune, Claude Viallat », fondation Vincent Van Gogh-Arles, palais de Luppé, 24 bis, rond-point des Arènes, Arles (13), tél. 04 90 49 94 04, jusqu’au 11 novembre 2007.
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Viallat
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Viallat