Elle s’est fait connaître voilà une quinzaine d’années avec toute une série de photos aux sujets divers comme des petites figurines animales en cristal, des argenteries, des verres et des miroirs.
Puis elle a multiplié entre autres motifs les images de miroirs, d’épaves de voiture, de mariées, de fleurs, de bodybuilders, de sosies, de mannequins, etc. Valérie Belin a toujours aimé travailler de manière sérielle. C’est là une modalité qui exige rigueur et tenue et qui oblige l’artiste à creuser toujours plus avant son champ d’investigation. Poussant la réflexion sur le médium qu’elle utilise et le fait qu’il est de nos jours confronté à toutes sortes de bouleversements techniques tant dans sa nature matérielle que dans sa capacité à produire de nouvelles images, la photographe a décidé aujourd’hui de constituer un nouveau corpus fondé sur le principe de l’hybridation.
Intitulée « Black-Eyed Susan », sa deuxième exposition chez de Noirmont rassemble ainsi onze nouvelles pièces, de 163 par 130 cm chacune, produit d’une impression pigmentaire sur papier marouflé sur aluminium. Celles-ci offrent à voir le subtil mélange entre des visages de femmes d’une très grande élégance et d’abondants bouquets de fleurs. S’il s’agit à première vue de toutes sortes de réminiscences aussi diverses que telle image lisse de Grace Kelly ou autres stars des années 1950, tel portrait digne d’un peintre préraphaélite ou tel tableau flamand surchargé de références fleuries, c’est que Belin a décidé de jouer dans le camp de la photographie plasticienne.
Ses nouvelles images relèvent d’une esthétique de l’incrustation. Elles sont réalisées en deux temps distincts – celui du portrait d’abord, puis celui des fleurs ensuite – pour constituer enfin un tout composite que règle la charge décorative qu’elle souhaite leur conférer. Leur part graphique procède de l’emploi de motifs aux formes rondes et ornées qui opèrent comme autant de parures précieuses et choisies. Au genre du portrait, Valérie Belin apporte ainsi une contribution rafraîchie et proprement merveilleuse.
« Valérie Belin. Black-Eyed Susan »,
galerie Jérôme de Noirmont, 36-38, avenue Matignon, Paris VIIIe, www.denoirmont.com, jusqu’au 27 janvier.
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Valérie Belin - La femme naît dans les fleurs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°631 du 1 janvier 2011, avec le titre suivant : Valérie Belin - La femme naît dans les fleurs