Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Telle est la photographe Valérie Belin, dont la galerie Xippas présente à Paris deux nouvelles séries jusqu’au 17 février 2007.
Ni tout à fait la même, car Valérie Belin déroge à son usage du noir et blanc. Certes, elle avait déjà fait une entorse pour la série des Acteurs au Château d’Azay-le-Rideau. Mais on sentait une certaine réticence à rompre avec le noir et blanc si apte à restituer la matière, le grain de la peau ou le miroitement des surfaces.
Cet usage de la couleur ne distille toutefois pas plus de réalité à ses modèles. D’une certaine façon, il en accentue même l’irréalité. La première série se compose de douze portraits de jeunes mannequins diaphanes. Présentés sur un fond noir, ils se détachent par une seule source lumineuse frontale. Détacher n’est sans doute pas le mot juste, car aucun trait n’est vraiment saillant. Ces jeunes modèles semblent aussi désincarnés que les mannequins factices que Valérie Belin photographiait en noir et blanc.
En pendant, la seconde série présente sept portraits de jeunes filles de la rue, noires ou métisses. Grâce à la présence d’accessoires, contrepoint à la nudité des mannequins, ces jeunes femmes paraissent plus réelles ou du moins caractérisées que les visages de femmes noires photographiées en 2001. Mais à bien y regarder, elles s’avèrent plus abstraites que charnelles, objets plus que sujets.
« Exposition Valérie Belin », galerie Xippas, 108, rue Vieille-du-Temple, Paris IIIe, tél. 01 40 27 03 10, www.xippas.com, jusqu’au 17 février 2007.
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Valérie Belin en couleurs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°587 du 1 janvier 2007, avec le titre suivant : Valérie Belin en couleurs