La galerie Lahumière présente une vingtaine de pièces récentes (entre 18 000 et 25 000 euros) de Gottfried Honegger, artiste suisse né en 1917 à Zurich et grande figure de l’Art Concret, reconnue tant aux États-Unis qu’en Europe.
Travaillant selon le principe des variations autour d’un thème (les monotypes, les biseautages…), il nous propose ici, sur les cimaises blanches de cette galerie lumineuse façon white cube, un ensemble inédit de shaped canvas (« toiles mises en forme »), à savoir des châssis en fer peint aléatoires, constitués de plages colorées et de lignes brisées qui créent d’infinies compositions s’intégrant à l’architecture. Contre la peinture de chevalet, Honegger, dans cette tentative d’œuvre d’art totale qui n’est pas sans rappeler la visée spirituelle de l’historique De Stilj, crée un langage universel faisant fi du style afin d’exprimer une forme de liberté rappelant la diversité de la vie et du monde, aucunement réductibles à l’uniformisation alimentée par l’économie capitaliste. « Par opposition à l’art comme divertissement et au monde des idées, […] j’ai besoin d’harmonie, d’ordres lisibles » (Honegger). Fuyant toute pensée unique et ratiocination intellectuelle stérile, l’art fractal de ce plasticien humaniste – il a fait don en 1990 d’une partie de son œuvre à l’Espace de l’Art Concret de Mouans-Sartoux – offre à notre regard un épanouissement visuel qui parvient à repenser la place de l’homme dans la cité et l’environnement.
« Gottfried Honegger, reliefs – sculptures 2006– 2009 », galerie Lahumière, 17, rue du Parc Royal, Paris IIIe, www.lahumiere.com, du 9 octobre au 14 novembre.
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Universel Honegger
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°617 du 1 octobre 2009, avec le titre suivant : Universel Honegger