Trois lieux, trois propositions, déclinant chacune une facette du concept d’« identité fluide » que se propose d’explorer la 10e édition de cette triennale belge Magma.
On ne pénètre dans aucun « white cube » lors de notre déambulation à la découverte des interventions, la plupart in situ, réalisées par les 27 artistes rassemblés – dont la grande diversité de générations (nés de 1942 à 1997), d’origines et de pratiques est à relever, ainsi que le grand nombre de femmes (les deux tiers !). Au centre culturel d’Ottignies, ce sont les espaces interstitiels qui sont exploités : les loges et le dessous de scène, tandis qu’au Musée L, les interventions sont disséminées au sein des collections hétéroclites du musée universitaire. Enfin, les différents niveaux du parking des Sciences sont investis par des installations de plus grande échelle qui viennent perturber notre appréhension de l’espace. Le commissaire Adrien Grimmeau entend présenter « une triennale sensorielle, émotionnelle pour repenser notre fluidité », par deux biais principaux : l’expérience et le déplacement. À travers des œuvres polymorphes, il s’agit de célébrer l’indétermination et le syncrétisme pour explorer la complexité de nos identités, à rebours de tout discours univoque. La part belle est ainsi faite aux questionnements de genre et de race, mais les expositions soulèvent également des problématiques anthropologiques, sociales ou encore économiques. Cette très riche manifestation propose une réflexion féconde sur la fluidité, en trois temps savamment pensés, où des échos, résonnances et dialogues se tissent efficacement. Parmi les très belles découvertes, on retiendra notamment les installations évoquant l’imagerie numérique d’Eva L’Hoest, le court-métrage d’Hippolyte Leibovici mettant en scène quatre générations de drag queens, les sculptures « afro-minimalistes » de Naomi Lilith Quashie ou encore la série photographique que Beata Szparagowska a réalisée avec Marie-Jo, la femme de ménage du centre culturel. La Triennale Magma se prolonge dans deux autres lieux à Bruxelles, ainsi qu’au Centre Wallonie-Bruxelles (Paris) avec une exposition personnelle de Mehdi-Georges Lahlou à venir début 2022.
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Une triennale sous le signe de la fluidité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°748 du 1 novembre 2021, avec le titre suivant : Une triennale sous le signe de la fluidité