Le bicentenaire de la naissance de Jean-Baptiste Camille Corot est célébré par une rétrospective de son œuvre au Grand Palais, qui se poursuivra jusqu’au 27 mai. Elle réunit près de cent soixante tableaux, et devrait corriger nombre d’idées fausses sur un peintre central dans l’histoire du XIXe siècle.
PARIS - Depuis 1975, aucune exposition d’envergure n’avait été consacrée à Corot. Cette célébration tombe à pic pour réévaluer son inscription dans le siècle, en particulier ses rapports au néo-classicisme et son apport décisif à l’histoire du paysage au XIXe siècle. Certains clichés pourraient bien disparaître : Corot est victime d’une image un peu désuète et contradictoire de peintre répétitif et de précurseur : en réalité, il n’est ni l’un ni l’autre – c’est, rapidement résumé, ce que tend à montrer cette rétrospective conçue par Vincent Pomarède, du Musée du Louvre, Michael Pantazzi de la National Gallery à Ottawa, et Gary Tinterow du Metropolitan Museum of Art à New York.
Parallèlement à la présentation de cette rétrospective, qui commence son circuit à Paris, une exposition intitulée "Corot et ses contemporains" sera proposée au public de Washington et de New York, et ouvrira le nécessaire dossier de ses rapports aux autres grands paysagistes français. En France, la Bibliothèque nationale et le Musée Condé à Chantilly s’associent à la manifestation. Comme à l’accoutumée, de nombreux livres – étrangement dus, pour beaucoup, à Vincent Pomarède – sont publiés ou réédités, comme l’excellent ouvrage de Peter Galassi consacré au séjour italien. Un colloque réunira les 1er et 2 mars au Louvre, et le 9 mars à la Villa Médicis, les spécialistes mondiaux du peintre.
Le budget prévisionnel s’établit à 10 090 000 francs (celui de la rétrospective Cézanne s’élevait à 21,8 millions de francs). Personnel, 4,3 millions de francs ; transport et missions des convoyeurs, 2,45 millions de francs ; présentation (y compris architecte), 1,56 million de francs ; communication, 1 million de francs ; assurance, 650 000 francs ; inauguration, 130 000 francs. La Réunion des musées nationaux attend environ 240 000 entrées payantes, soit 10 millions de francs de recettes. Elle explique l’absence de mécène par un phénomène de " dépression " après le succès de Cézanne et par le fait que Corot est un peintre encore " méconnu, à l’image floue ".
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Une forêt de Corot (Part I)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°23 du 1 mars 1996, avec le titre suivant : Une forêt de Corot (Part I)