Une exposition clivante

Si les trois premières (repères, l’eau et l’industrie) se sont déroulées dans une indifférence relative, l’ouverture de la dernière séquence, consacrée au thème du pouvoir, a provoqué un tollé dans la presse. Cette nouvelle exposition permanente, sous-titrée « pouvoir et engagement dans la Cité » met d’emblée en avant trois mouvements militants résonnant plutôt à gauche (défense de l’environnement, féminisme, droit des étrangers), pour traiter ensuite des conflictualités et des figures lyonnaises du pouvoir. La maquette de l’Hôtel de ville de Lyon, ou le tableau représentant le sac de la ville par les Calvinistes font partie des belles pièces à ne pas manquer, dans un parcours qui – comme lors des phases précédentes – est allégé en termes de présentation d’œuvres. Destinant chacune des séquences à un type de public, les équipes des Musées Gadagne ont conçu cette quatrième et dernière partie avec une attention particulière pour le public « jeunes adultes ». Non sans maladresse : les blagues qui tombent à plat, comme le ton léger accolé à des évènements dramatiques plombent l’ambiance et la qualité du discours de ce parcours. Autre grief récurent sur la nouvelle mouture du Musée Gadagne, la valorisation d’un discours scientifique, plutôt que celle des collections, est pourtant assumée par le directeur, Xavier de la Selle. Dans un entretien avec la Tribune de Lyon, ce dernier mettait en avant l’idée de considérer l’exposition comme support d’une médiation avant toute chose. Un choix cohérent avec le CV de ce tenant d’une politique culturelle sociale et des écomusées, aujourd’hui président de la Fédération des écomusées et musées de société.