Paris, on le sait, est la capitale de la mode. Les fashionistas ignorent en revanche que cela remonte au règne de Louis XIV.
Loin d’être un phénomène frivole, l’essor des industries de luxe témoigne d’une mutation sociologique qui prend en effet ses racines au Grand Siècle, quand l’art de paraître devient une nécessité politique. Avec l’installation de la cour à Versailles, il est désormais impératif de se montrer pour exister. Et de se montrer sous ses plus beaux atours, évidemment. Éventails, tabatières, boîtes à fard, miroirs, coiffes et flacons : rien n’est trop beau pour briller et se démarquer de ses pairs. Les courtisans multiplient les artifices très codifiés en veillant à respecter scrupuleusement les usages en vigueur pour ne pas commettre de faux pas. Utiliser la mauvaise mouche ou une couleur de rouge à lèvres inadaptée à son rang pouvant vous couvrir instantanément de ridicule, le comble de la honte pour un courtisan. Le domaine de Marly, jadis lieu de fête et de plaisir, fait revivre l’âge d’or de l’élégance à la française et décrypte les dress codes des XVIIe et XVIIIe siècles. Une centaine d’objets d’art, judicieusement présentés en regard des collections permanentes, racontent une passionnante histoire des us et coutumes. Ode au raffinement, cette exposition qui se déguste comme un bonbon, constitue aussi une excellente occasion de redécouvrir ce musée, qui a récemment rouvert ses portes au terme d’une remarquable campagne de rénovation.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Une expo sans fard
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Une expo sans fard