NEW YORK / ÉTATS-UNIS
Même avec trois commissaires invités, la Biennale du Whitney, censée balayer la production contemporaine américaine, n’est pas parvenue à convaincre.
Il faut dire que le cahier des charges depuis la fondation de l’événement en 1932 ne cherche plus vraiment à représenter un échantillon des écoles régionales et de leurs styles propres. Les propositions libérées d’un agenda ferme – et convaincant – ne peuvent alors être lisibles à l’instar de celles d’Anthony Elms au second étage et de Stuart Comer au troisième. Seule la proposition de l’artiste et enseignante Michelle Grabner tire son épingle du jeu. Celle-ci a déployé sa sélection suivant des axes qui se dégagent autour de la peinture abstraite par les femmes, l’art comme stratégie et, signe des temps, un intérêt appuyé à la matérialité. Dans ce domaine, la salle consacrée aux bronzes de Ricky Swallow jouant sur des faux-semblants de matière est particulièrement réussie et l’on découvre aussi les productions abstraites d’un sculpteur-céramiste de 87 ans, John Mason. Comme il est d’usage aujourd’hui, chaque exposition allie jeunes talents et découvertes tardives – ou bien s’agit-il de rattrapage de l’histoire ? – dans un flot de propositions hétéroclites. Grabner n’a pas sectorisé ses intérêts, les lignes de force de son propos sont entremêlées et donnent une impression d’ensemble chaotique, certainement le seul point commun entre les trois niveaux. Peut-on dès lors considérer un portrait en creux de la scène américaine actuelle ? Bien difficile, hormis de dire qu’une nouvelle fois, Los Angeles constitue une scène reconnaissable et particulièrement effrontée, mais ce sera là le seul constat à tirer de cette biennale en mode mineur.
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Une biennale du Whitney peu inspirée
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Abonnez-vous dès 1 €Whitney Museum, 945 Madison Avenue at 75th Street,New York (États-Unis)
whitney.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°668 du 1 mai 2014, avec le titre suivant : Une biennale du Whitney peu inspirée