Américaine née en 1923 dans le New Jersey, Shirley Jaffe participa à l’aventure de l’expressionnisme abstrait, qui prônait la primauté du geste sur la raison. En 1964, installée à Paris depuis quinze ans, l’artiste se détache de cette pratique qui ne la satisfait plus, consciente que les limites de son œuvre lui échappent. Elle évolue donc vers une plus grande maîtrise de sa technique, ce qui lui permet d’assumer – ce sont ses propres termes – le fait d’être peintre et de disposer ainsi d’une plus grande liberté. Aujourd’hui, elle qualifie son travail de « peinture des villes, de la dislocation et du mouvement. » Vitrines, lumière, décoration, architecture, passants constituent ses principales sources d’inspiration. D’où des formes géométriques fortement colorées qui s’entrechoquent, se répondent en un jeu complexe de tensions ; un essaimage de signes calligraphiques, vocabulaire ou ponctuation d’un singulier langage. Perfectionniste, elle travaille longtemps sur le même tableau, afin de détruire ce qui ne lui convient pas, pour aboutir enfin au suprême paradoxe d’un chaos organisé. Ses peintures, élaborées dans l’espace même où elle vit, n’appartiennent pas au seul domaine de l’illusion mais s’inspirent de sa vision personnelle du monde.
Galerie Nathalie Obadia, jusqu’au 1er mars.
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Une Américaine à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°503 du 1 février 1999, avec le titre suivant : Une Américaine à Paris