Jean-Marie Gallais, commissaire invité cette année à penser l’exposition annuelle de la Villa Carmignac, a décidé d’inverser le sens de déambulation habituel.
Il propose un parcours qui part du rez-de-chaussée, avec vue sur les jardins, pour ensuite pénétrer dans l’espace principal qui se déploie dans un vaste sous-sol. Ce choix a été motivé par la volonté de renforcer la dimension introspective du parcours, pensé comme un voyage aux confins de l’intériorité. Si le propos de l’exposition semble parfois brumeux, les associations entre les œuvres, l’architecture et l’espace environnant fonctionnent merveilleusement. Dès l’entrée, un tableau de Roy Lichtenstein, intitulé Landscape, dialogue avec une sculpture inhabituelle d’Auguste Rodin représentant une femme sans bras, qui semble flotter dans la végétation visible à travers de grandes baies vitrées. La suite de l’exposition, qui rassemble plus de 80 œuvres, dont une vingtaine de nouvelles productions, se déploie progressivement dans l’espace, proposant des salles thématiques plus ou moins énigmatiques. La part belle est faite à la peinture, comme en témoigne une salle dans laquelle sont rassemblées des toiles abstraites (Sigmar Polke, Christopher Wool, etc.) pensées comme de possibles réponses à la question directrice : « À quoi pense une île ? » Le clou du spectacle est encore à venir. C’est la tapisserie monumentale d’Otobong Nkanga, qui figure dans des couleurs chatoyantes un monde subaquatique mystérieux. Encadrée par deux triptyques du duo Tursic & Mille, elle entre également en écho avec les petits êtres étranges de Francis Upritchard installés sur une grande table au centre de l’espace.
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Un voyage aux confins de l’intériorité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Un voyage aux confins de l’intériorité