Sur une idée de Michel-Édouard Leclerc, passionné de BD, et de Jean-Baptiste Barbier, commissaire de l’exposition, l’exposition « La bande dessinée fait sa révolution » est une plongée inédite dans le bouillonnement créatif qui agite les bédéistes à partir des années 1970.
Deux revues, voulant se démarquer du classicisme « à la papa » de la bande dessinée franco-belge, émergent à ce moment-là : Métal hurlant (1975-1987) et (À suivre) (1978-1997). L’exposition de Landerneau, offrant ses 1 600 m² à plus de trois cent cinquante planches originales, raconte la fabuleuse aventure éditoriale, humaine et artistique de ces magazines légendaires qui ont permis l’émergence de grands noms de la bande dessinée : Bilal, Jean « Mœbius » Giraud, Jodorowsky, Loustal, Manara, Margerin, Tardi, etc.
Jean-Pierre Dionnet, rédacteur en chef de Métal hurlant avec Philippe Manœuvre, précise : « Je crois qu’on a promu un mouvement artistique qui n’a pas de ligne, ni claire, ni crade, qui est de l’ordre du chaos. » En effet, au vu de l’exigence du récit et de l’inventivité graphique déployées dans les superbes pièces exposées, on peut dire qu’un mouvement majeur de l’histoire de la bande dessinée est né à ce moment-là : ces deux revues-laboratoires ont largement contribué à renouveler les codes graphiques de la BD, en publiant aussi des scénarios plus subversifs, quittant volontiers l’univers enfantin : un Hugo Pratt, maître en aventures, donne ses lettres de noblesse au « roman graphique » et un Philippe Druillet, virtuose du trait, révolutionne la mise en page en éclatant le cadre de la planche. Au final, en évoluant dans la scénographie très fluide de l’architecte Éric Morin, le visiteur constate à quel point cette période si créative, véritable « Renaissance » pour la BD, a eu une influence considérable auprès des autres formes d’art (cinéma, rock, littérature de science-fiction, dessin animé, design, peinture), et ce jusqu’à aujourd’hui. À noter que cette formidable exposition, qui à n’en pas douter fera date dans le monde du 9e art, sera présentée à l’été 2014 au Centre international de la bande dessinée à Angoulême.
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Un vent de liberté souffle sur la BD
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Un vent de liberté souffle sur la BD