L’exposition qu’ont réussi à monter à Versailles Béatrix Saule et Silvia Roman, respectivement directrice générale et responsable des expositions au château, est sans conteste l’une des plus spectaculaires jamais montrées au domaine royal.
Cette présentation d’orfèvrerie sacrée, qui a été sauvegardée à Jérusalem depuis le Moyen Âge, a été rendue possible par les efforts déployés depuis une vingtaine d’années par Jacques Charles-Gaffiot. Cet historien avait alors eu la révélation d’un trésor caché de la basilique du Saint-Sépulcre lors d’une rencontre avec Alvar Gonzáles-Palacios, le grand spécialiste des arts décoratifs en Italie.
Grâce à Patrick Devedjian, le conseil général des Hauts-de-Seine s’est fait le mécène de l’opération. Dans le département, la maison de Chateaubriand a pu accrocher une demi-douzaine de peintures religieuses napolitaines, en prolongement de l’exposition versaillaise.
L’histoire de ce trésor ayant survécu aux guerres, aux pillages et aux catastrophes naturelles, remonte aux croisades. Pendant des siècles, les souverains et familles princières se sont dépensés pour offrir à ce lieu très saint des calices, des autels ou des vêtements sacerdotaux réalisés dans les matériaux les plus précieux. Chargés depuis le XIVe siècle de représenter l’Église et de garder les sanctuaires au Proche-Orient, les Franciscains assurent la garde d’un ensemble aujourd’hui constitué de trois mille pièces. À terme, ils souhaiteraient les présenter dans un petit musée dans la vieille ville, mais, en attendant, c’est la première fois qu’un tel échantillon, de deux cent cinquante pièces, est révélé au monde.
Béatrix Saule a eu l’heureuse idée de montrer cet amoncellement d’or et d’argent dans les salles des Croisades héritées de Louis-Philippe. L’épée supposée être celle de Godefroy de Bouillon se trouve ainsi non loin de la scène exaltant son entrée dans Jérusalem, sous les plafonds décorés d’armoiries des croisés. Les vitrines sont parfois tellement grandes que les lustres monumentaux se retrouvent un peu coincés. Mais tout est dans la démesure dans cette production, pour laquelle Gênes ou Naples rivalisent de profusion baroque.
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Un trésor à Versailles
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Salles des Croisades, château de Versailles, Versailles (78), www.chateauversailles.fr ; Maison de Chateaubriand, 87, rue de Chateaubriand, Châtenay-Malabry (92), maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.net
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°658 du 1 juin 2013, avec le titre suivant : Un trésor à Versailles