Au château de Rochechouart, il y a un trésor dans le grenier. Tirant parfaitement parti de la majesté des poutres faîtières de cet espace d’exposition très particulier, l’Argentin Eduardo T. Basualdo, dont c’est ici la première rétrospective en France, déploie un univers théâtral fascinant.
Son corpus peuplé de mystérieuses et fragiles sculptures cinétiques dialogue admirablement avec ce que le musée a en mémoire : en effet, ici, des chefs-d’œuvre de l’Arte Povera ont quelques années auparavant « habité » les lieux. Dans une ambiance sépulcrale, deux œufs de cuivre à la radiance hypnotique tournent lentement et allument temporairement une ampoule tremblotante à chaque frôlement (Narcisso, 2009). Peu après, une cloche d’aluminium noir s’élève à intervalles réguliers, libérant une autre lumière, seul point de repère fugace éclairant un gros rocher noir en lévitation (Thinker, 2008), à moins que ce ne soit une boule de papier froissé. Puis à nouveau du cuivre encore, scintillant, un nuage énergétique autant que poétique formé par une masse de fils entortillés : Basualdo sculpte des forces primaires. Il devient évident qu’il a séjourné sur place, s’est laissé influencé par la force sombre du château.
Dans ce coin du Limousin, une météorite a façonné les paysages alentour il y a fort longtemps. Basualdo s’est laissé envahir par cette histoire, a pris ses quartiers dans les salles comme un fantôme. Ses sculptures bougent, comme ce socle blanc sur lequel est posé un verre d’eau en équilibre. Une façon de bousculer institution et visiteurs, entre poésie et violence.
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Un trésor dans le grenier
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Abonnez-vous dès 1 €Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart, place du Château, Rochechouart (87), www.musee-rochechouart.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°658 du 1 juin 2013, avec le titre suivant : Un trésor dans le grenier