BRUXELLES : FORMES, FIGURES ET SIGNES
La galerie Osiris propose un bel ensemble d’œuvres sur papier de Henri Michaux, où tout l’univers de l’artiste se trouve résumé. Le rejet du sens au bénéfice du geste qui gravite librement sur le papier domine un monde de signes écorchés, de traces animées et de coulées combattues à la force du pinceau mobile. Un plaisir à ne bouder sous aucun prétexte (jusqu’au 21 décembre ; 12 galerie Bortier, 1000 Bruxelles).
Subtilité et pureté.
Chez Zedes, Chantal Talbot délaisse assemblages et céramiques pour présenter ses peintures récentes. L’œuvre conserve sa cohérence avec son sens des matières et sa précision dans la formulation d’un univers onirique fait de pureté et d’émotion (jusqu’au 28 décembre ; 36 rue Paul Lauters, 1050 Bruxelles).
Chez Dimmers, la gravure est toujours à l’honneur. On retrouve un quarteron d’artistes de qualité avec Belgeonne, Dragulj, d’Herbais de Thun et Maurice Pasternak. Ces quatre graveurs dévoilent des univers qui leur sont propres. Des traces revisitées de Belgeonne aux angoisses solitaires de Pasternak, la gravure est à son plain-chant pour témoigner d’un art de subtilité et de pureté (jusqu’au 13 décembre ; 8 place Bruggmann, 1060 Bruxelles).
Bestiaire imaginaire
Jusqu’au 21 décembre, Group 2 Gallery propose des œuvres de Bruno Capacci et de Suzanne Van Damme. L’exposition met l’accent sur la complicité du couple : les œuvres se répondent et témoignent de secrètes analogies. L’idée est rare et mérite qu’on s’y arrête tant les échanges ont enrichi chacun : le bestiaire imaginaire du céramiste a pénétré le monde mi-géométrique mi-abstrait du peintre, lui révélant la densité des pâtes et des matières. Parallèlement, Capacci apparaît sous l’emprise des couleurs et du dessin de sa femme (8 rue Blanche, 1050 Bruxelles).
Le Cabinet d’art contemporain prête ses cimaises aux œuvres de Roland Lespineux. L’abstraction y est construite tant l’image est architecturée et équilibrée. Elle se révèle aussi sensible par sa prédilection pour les harmonies ocres, ses formes souples épurées lentement et par cette présence aérienne du blanc, comme une ample respiration qui invite à la sérénité et à la contemplation (jusqu’au 28 décembre ; 47 rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles).
Symbolique maçonnique
Quadri présente une série de céramiques placées sous le signe des "détournements" de Serge Vandercam. Celui-ci aspire au symbole. En témoigne le thème central de l’exposition : la reine de nuit, égérie sensible d’une symbolique maçonnique, dont l’apparition métamorphose la matière sans livrer de sens univoque (jusqu’au 14 décembre ; 49 rue Tenbosch, 1050 Bruxelles).
PARIS : JOSEPH KOSUTH SIGNE SON GRAND RETOUR
Joseph Kosuth n’avait pas exposé en France depuis huit ans. L’installation que l’artiste conceptuel a conçue pour la galerie Yvon Lambert (108 rue Vieille-du-Temple, 01 42 71 09 33 ; jusqu’au 21 décembre) en étonnera plus d’un. Titrée Modernité : trois virgules et une note, cette pièce fait référence au contexte culturel parisien du début de ce siècle à travers trois personnes étrangères qui y évoluèrent, chacunes dans leurs champs respectifs : Walter Benjamin, Piet Mondrian et Gertrude Stein. La modernité de Raymond Hains est plus volontiers issue de l’industrie automobile, tout au moins pour son exposition au titre évocateur, "Citroën, moi j’aime...", chez Daniel Templon (30 rue Beaubourg, 01 42 72 14 10) jusqu’au 30 décembre. L’artiste, toujours à la recherche d’un bon mot, décline sous toutes ses formes (enseignes, photos...) le logo de l’entreprise française. Évocation de la voiture des présidents de la République française ou motifs géométriques soustraits à la vie de tous les jours ? Hains manie avec dextérité les énigmes et brouille les cartes. L’art de Felice Varini se joue aussi de nos points de vue. L’artiste, qui réside actuellement à New York, a conçu pour la galerie Le Sous-Sol (12 rue du Petit-Musc, 01 42 72 46 72 ; du 7 décembre au 8 février 1997), une pièce in situ qui se révèle, se forme et se déforme au gré de nos mouvements. Robert Malaval a quant à lui cultivé l’informel. L’exposition que lui consacre la galerie R&L Beaubourg (23 rue du Renard, 01 44 59 27 27 ; jusqu’au 14 décembre) se concentre sur "l’Aliment blanc", une série d’œuvres historiques réalisées entre 1961 et 1964. Une sécrétion parasitaire constituée de papier mâché encollé et peint en blanc envahit toutes ces pièces – tables, sculptures, objets, etc. – à l’image d’une inexorable maladie.
Premiers et derniers Warhol
À la même époque, Andy Warhol exécute ses premières sérigraphies sur toile : Rauschenberg (1962), Jackie (1964)... La galerie Jérôme de Noirmont (38 avenue Matignon, 01 42 89 89 00) présente jusqu’au 25 janvier quelques-unes de ces œuvres, ainsi que des Reversal paintings de 1979-1980, des Children paintings de 1983 et un ensemble de pièces que l’artiste réalisa peu avant sa mort en 1987. Montée en collaboration avec Andrea Caratsch, cette exposition de peintures de Warhol est la première à Paris depuis la rétrospective organisée au Centre Georges Pompidou en 1991.
À l’opposé de l’art de l’Américain, Gérard Garouste se plonge au contraire dans la tradition, tant du point de vue de la technique picturale proprement dite que du sujet des œuvres. Un ensemble de toiles datant des trois dernières années, ainsi que des gouaches sur papier exécutées parallèlement à l’indienne que Garouste réalise pour la Bibliothèque nationale de France, sont exposées à la galerie Durand-Dessert (28 rue de Lappe, 01 48 06 92 23) du 7 décembre au 31 janvier, avant d’être montrées au Musée des beaux-arts de Valence du 17 mars au 11 mai. C’est plus au sud, à Marseille, que la jeune photographe Valérie Jouve a travaillé jusqu’ici. Sa première exposition personnelle à la galerie Anne de Villepoix (11 rue des Tournelles, 01 42 78 32 24 ; jusqu’au 15 décembre) rassemble une série de ses Images, portraits de personnages saisis dans des moments d’absence. Le contexte architectural particulièrement dur des clichés (immeubles en béton, autoroutes...) renforce l’atmosphère éminemment triste qui se dégage de ces œuvres.
Mobile Home
Les photographies d’Agnès Propeck s’attachent, elles, aux objets, dont le sens particulier naît de combinaisons insolites et détournées. Un monde étrange et pourtant si évident, à voir jusqu’au 11 janvier à la galerie Alain Gutharc (47 rue de Lappe, 01 47 00 32 10), et du 4 décembre au 31 mars dans l’exposition "Photos contemporaines dans les collections nationales" au Centre Georges Pompidou. Les photographies que présente Rainer Ganahl à la galerie Roger Pailhas (88 rue Saint-Martin, 01 48 04 71 31 ; jusqu’au 21 décembre) sont d’une toute autre nature. Elles ont en effet été réalisées lors de séminaires de lecture organisés par l’artiste, qui développe une réflexion sur les moyens de communication et le langage en tant que traits révélateurs des cultures. Toute aussi significative est notre façon d’habiter. Pour parer à nos mouvements perpétuels, Andrea Blum a conçu un Mobile Home, exposé à la galerie des Archives (4 impasse Beaubourg, 01 42 78 05 77) jusqu’au 21 décembre. À la fois espace public et privé, personnel et professionnel, une agréable façon de tout changer en restant tranquillement chez soi !
Rectificatif : L’exposition de Jan Dibbets à la galerie Lelong a lieu jusqu’au 11 janvier.
ITALIE : TROIS FOIS ORLAN
Alors qu’une rétrospective Orlan est présentée à la galerie Sala à Rome jusqu’au 10 décembre, la galerie Stefania Miscetti et le Centre des initiatives multimédias Diagonale de la place Rondanini se sont associés pour organiser deux expositions qui font le point sur les recherches de l’artiste française adepte du Body Art (jusqu’à la fin du mois).
Art informel
À Turin, Karen Knorr expose jusqu’au 20 décembre trois séries de cibachromes à la galerie Photo & Co. Cette artiste anglaise, d’origine allemande, y dévoile la réalité trompeuse qui préside aux concepts de "musée" et d’"académie". Les recherches hyperréalistes qui ont donné naissance aux séries Connoisseurs et Academies caractérisent aussi le cycle Délices et Vertus consacré à deux facettes du siècle des Lumières, incarnées par Voltaire et Sade.
À Milan, Emilio Vedova expose ses œuvres des dix dernières années à la galerie Gio Marconi du 3 décembre au 15 février. Membre dès ses origines du mouvement de l’Art informel, Vedova a longuement exploré les problèmes des interrelations spatiales, comme l’illustre ici la série Études pour des espaces-disques, conçue entre 1985 et 1996 et réalisée sur de multiples supports circulaires.
Naples sur un volcan
Du 5 décembre au 15 janvier, la galerie Alfonso Artiaco présente une série inédite de Richard Artschwager intitulée The Stone of Pozzuoli. Réalisée en acrylique sur cellotex, elle a pour thème les volcans et les mouvements telluriques. Haim Steinbach semble aborder une ultime étape de l’hermétisme à la galerie Lia Rumma, jusqu’au 31 décembre, où ses recherches atteignent à un absolu "mutisme". Il expose en effet des objets enfermés dans des boîtes – Boîte de mouchoirs brodés Rebecca, Boîte de mouchoirs brodés George –, ainsi que des presse-agrume métalliques et une table en zinc sur laquelle sont disposés de petites briques et divers objets.
Teatrini à Vérone
La Galleria dello Scudo, qui se consacre depuis longtemps déjà à la recherche de documents relatifs aux personnages historiques, présente du 15 décembre au 28 février une exposition sur Fausto Melotti (1901-1986). Celle-ci comprend notamment la série des Teatrini (Petits théâtres), qui naviguent entre Abstraction et Surréalisme, réalisés par Melotti entre 1931 et 1985.
NEW YORK : DE BRUCE NAUMAN À DIANE ARBUS
Pour célébrer son 150e anniversaire, la galerie Knœdler expose quelques-unes des œuvres importantes qu’elle a vendues au cours des décennies et qui sont prêtées pour la circonstance par de prestigieuses institutions. Manet et Renoir, la National Gallery of Art de Washington, le Metropolitan Museum of Art de New York ont tous pris part à la rétrospective de l’activité exceptionnelle de la galerie. Proposée sous le titre Knœdler at 150, l’exposition est visible jusqu’au 12 janvier. Chez Mary-Anne Martin/Fine Art, jusqu’au 21 décembre, Jose Clemente Orozco, l’une des figures phares de l’art mexicain du vingtième siècle, fait l’objet d’une exposition réunissant ses peintures, ses dessins et son œuvre graphique depuis les années quarante. Présentées chronologiquement, les pièces rassemblés ici offrent de grandes qualités allégoriques.
Barry Friedman expose jusqu’au 14 décembre les aquarelles, les dessins et les gouaches que le visionnaire architecte et théoricien de l’architecture soviétique Iakor Chernikov a réalisés entre la fin des années vingt et 1943. "Chernikov n’a jamais rien construit, ce qui n’était pas inconnu alors", précise cependant le directeur de la galerie, Scott Cook.
L’artiste conceptuel Bruce Nauman montre ses dernières œuvres dans deux grandes galeries new-yorkaises simultanément, jusqu’au 14 décembre. Chez Leo Castelli, l’Américain présente un nouvelle série de sculptures centrées autour de la main, tandis que la galerie Sperone Westwater accueille deux nouvelles installations vidéos, World Peace (Projected) and (Received).
Morimura fait son cinéma
De nouveaux monotypes de paysages et de fétiches de Lynda Benglis sont présentés chez Quartet Editions jusqu’au 21 décembre. Les œuvres exposées s’inscrivent dans une réflexion sur les thèmes du lieu et du geste.
À la galerie Michael Werner, jusqu’au 11 janvier, les peintures récentes de Jörg Immendorff. L’exposition est centrée sur la série d’œuvres que le peintre allemand a commencée en 1994, consécutive à son importante commande pour le décor de l’opéra d’Igor Stravinsky, Rake Progress, monté à Salzbourg.
Luhring Ausgustine accueille jusqu’au 4 janvier le travail photographique de Yasumasa Morimura. Dans sa série récente des Autoportraits en actrice, l’artiste prolonge sa démarche basée sur l’introduction de sa propre image dans des œuvres de l’histoire de l’art, ou issues de la culture populaire de l’Amérique des années vingt. Ici, Morimura pose dans le costume et l’attitude des plus célèbres actrices de cinéma. D’autres expositions de photographies sont présentées jusqu’au 11 janvier chez PaceWildensteinMacGill. Le travail de Lisette Model se fonde sur la relation directe qu’elle établit avec ses sujets, s’appuyant sur le principe que l’idée universelle existe et qu’elle peut être captée. Celle qui fut son élève, Diane Arbus, montre dix de ses photographies les plus connues, l’occasion de mesurer en un panorama rapide l’ensemble de son œuvre. D’autres images de la photographe sont exposées jusqu’au 4 janvier chez Robert Miller.
LONDRES : NUIT DE CHINE
Chinese Contemporary, une nouvelle galerie londonienne, entend, comme son nom l’indique, promouvoir les artistes contemporains chinois. Ma Liuming, qui fut arrêté par la police de son pays au cours d’une performance et jeté en prison, expose jusqu’au 11 janvier ses Fen.MaLiuming et la série Baby, où il joue sur la notion d’ambiguïté sexuelle dans une attitude qui tend à dépasser la division des sexes.
David Nash, l’un des plus importants sculpteurs anglais, expose chez Annely Juda, jusqu’au 21 décembre, un ensemble de sculptures issues de son projet pour l’île d’Hokkaïdo au Japon. Engagé depuis longtemps en faveur de l’écologie, il sculpte essentiellement des arbres tombés ou déracinés. Le Pays du Soleil Levant est également à l’honneur chez Anthony D’Offay avec une nouvelle série d’œuvres de Tatsuo Miyajima. Time in Blue, des compteurs électroniques constitués de LED bleues (une toute nouvelle technologie), sont montés sur des tableaux noirs. Leur positionnement au hasard sur cette surface reflètent la théorie du Chaos. À voir jusqu’au 7 décembre au 23 Dering Street. Le deuxième espace de la galerie, au 9 de la même rue, présente la première exposition personnelle de l’artiste hollandaise Liza May Post. Pour l’occasion, elle a créé trois nouvelles pièces photographiques et un petit film sur le même thème de l’isolement, de la détention, à la fois restriction de liberté et protection.
Autre jeune artiste, l’Allemande Xenia K. Dieroff développe un travail vidéo et photographique. Jusqu’au 15 décembre, la Matt’s Gallery donne à voir son œuvre, qui explore la sexualité, la mort et l’identité, le tout traité souvent avec humour. Dieroff présente à Londres une installation inédite.
Night-clubs et voitures de sport
Huntley Muir, deux artistes femmes associées, sont à la Pentagram Gallery jusqu’au 17 janvier. Leur travail en commun a débuté en 1980. Elles montrent à Londres leurs peintures et dessins sur le thème du jazz, des night-clubs, des chambres d’hôtel, des routes et des voitures de sport.
L’exposition personnelle de Karl Ghattas présentée chez Hirschl Contemporary Art jusqu’au 15 décembre est centrée sur les Images of God, trois séries de ses impressions sur le dieu chrétien, islamique et judaïque (Logos, Iqra et Cabala). Une part importante de la manifestation est consacrée aux recherches graphiques de l’artiste.
La Lisson gallery propose jusqu’au 11 janvier les travaux de Rodney Graham. Les œuvres exposées ici sont reliées entre elles par des références au siècle dernier et le motif récurrent de la circularité. Outre l’enregistrement vidéo d’une conférence/performance, Schema : Complications of a paiement (1996), on y verra la maquette de la Camera Oscura Mobile installée dans le parc du château d’Harcourt.
Enfin, comme Noël approche, Wiseman Originals nous propose son Christmas Show 1996, qui se prolonge jusqu’à la mi-janvier et rassemble une collection de gravures originales et de dessins par les "modernes" les plus importants. Les artistes ayant travaillé à Paris sont particulièrement bien représentés avec Chagall, Giacometti, Matisse, Miró et Picasso.
SUISSE : L’ART DE L’ELLIPSE
Robert Mangold présente à Zurich ses derniers travaux à la galerie Annemarie Verna (Neptunstrasse 42, tél. 1-262 38 20), jusqu’au 21 décembre, en attendant l’importante rétrospective prévue à Wiesbaden pour couronner le Prix Jawlensky qui vient de lui être attribué. La galerie, qui l’avait exposé pour la première fois en Suisse en 1973, montre en exclusivité un groupe de peintures murales et d’œuvres sur papier réalisées cet été. Reprenant le thème de l’inachèvement et instaurant une dualité entre absence et présence, l’artiste américain crée un jeu entre des zones de couleurs et une forme géométrique, ici l’ellipse. La nouveauté tient surtout au travail pictural, notamment l’emploi de tons transparents, qui conserve cependant une certaine dimension sculpturale et architecturale.
À Zurich toujours, la galerie Proarta (Bleicherweg 20, tél. 1 202 02 02) consacre une monographie au peintre américain Sam Francis, jusqu’au 15 janvier. L’exposition regroupe une cinquantaine d’œuvres abstraites des années soixante à quatre-vingt-dix. L’occasion de voir réunis toiles et acryliques où l’artiste affirme sa prédilection pour la couleur et témoigne, quel que soit le format, d’une réelle maîtrise chromatique.
Sous le titre "Red Room", Louise Bourgeois expose une installation de 1994 ainsi que quelques œuvres sur papier à la galerie Hauser & Wirth de Zurich (Limmatstr. 270, tél. 1-446 80 50), jusqu’au 15 février. L’artiste informelle crée aujourd’hui une œuvre à partir de son passé, évoquant les parents. Son travail graphique, avec une série de dessins en relation avec cette "chambre rouge", est également présenté.
Couleurs de Bâle
Jusqu’au 4 janvier, plus de 200 m2 d’exposition sont consacrés au graphiste et affichiste suisse Herbert Leupin. Pour ses 80 ans, la galerie Hilt (St. Alban-Vorstadt 52, tél. 61-272 06 27) rend hommage à celui qui fut l’un des meilleurs représentants du réalisme synthétique dans les années quarante, à travers ses affiches claires et vivement colorées.
Cercles concentriques à Genève
Domenico Gnoli (1933-1970) est à la galerie Krugier & Ditesheim (Grand-Rue 29-31, tél. 22-310 57 19) jusqu’au 20 décembre. L’ensemble présenté, très cohérent, insiste sur l’impression d’étrangeté que produisent ces œuvres peintes dès 1964, souvent des détails figuratifs dont le rendu est d’une précision obsessionnelle.
Jusqu’au 21 décembre, John Armleder expose à la galerie Art & Public (Rue des Bains 35, tél. 22-781 46 66) une série de nouvelles pièces ayant pour motif commun l’évocation de cercles concentriques. Une importante peinture murale, insérant des toiles et des installations, reprend cette image sur différents supports : couleurs, lampes électriques et matériaux transparents (plexiglas, miroir, vitrail) offrent ainsi différentes qualités de perception. Un dispositif vidéo, quelques dessins, des sources lumineuses et sonores animent également l’exposition.
Bouddhisme à Lausanne
La galerie Iynedjian (Rue de Bourg 5-7, tél. 21-312 39 23) propose, jusqu’au 5 janvier, une rencontre originale entre l’art bouddhiste tibétain et les créations contemporaines du sculpteur Jean-Claude Reussner. En prévision d’une importante exposition organisée au printemps prochain par le Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel, Reussner présente ici un ensemble de six sculptures en marbre blanc de Thasos. Valorisant essentiellement les formes géométriques, le jeu des lumières et la qualité particulièrement blanche de la pierre, ses œuvres suggèrent un certain mysticisme. La trentaine d’objets rituels tibétains – certaines pièces remontent au XVe siècle – qui y sont associés trouvent une correspondance spirituelle et intellectuelle dans l’art dépouillé du sculpteur suisse.
Réactions chimiques à Berne
Michel Huelin est à la galerie Susanne Kulli (Nydeggstalden 30, tél. 31-312 06 40) jusqu’au 11 janvier. À l’instar de son exposition actuellement au Musée d’art moderne et contemporain de Genève, il propose des pièces placées aux murs et au sol, mais de petit format. Bien que son travail soit celui d’un peintre, sa réflexion s’appuie essentiellement sur la découverte des matériaux. La représentation des objets est le point de départ d’une expérimentation de produits et de réactions chimiques dont le rendu est particulièrement sophistiqué.
Éclatement des volumes à Baden
Barbara Heé présente à la galerie Im Strudelhaus (Obere Halde 36, tél. 56-222 64 18), jusqu’au 12 janvier, des travaux réalisés ces trois dernières années. Dans cette sélection de dessins, d’aquarelles, de sculptures en bronze et en béton, et de petits tableaux sur bois, la thématique évolue peu, bien que l’énergie suscitée par le travail sur l’espace, en particulier sur l’éclatement des volumes, soit intéressante.
Cruel Locarno
Jusqu’au 7 mars, l’artiste tessinois Nando Snozi expose ses peintures, objets et dessins récents au Studio d’arte contemporenea Dabbeni (Piazza Riformat 1, tél. 91-751 28 08). Son art, à l’imagerie expressive et quelque peu cruelle, avait été découvert au Musée cantonal de Lugano.
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Un tour des galeries
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°31 du 1 décembre 1996, avec le titre suivant : Un tour des galeries