Au cours des quatre dernières années, le Getty Grant Program a accordé d’importantes subventions pour la restauration de toiles conservées à la Dulwich Picture Gallery, la plus ancienne galerie publique de peintures de Grande-Bretagne. Douze de ces toiles, dont des œuvres de Cuyp, Gainsborough, Murillo, Rubens, Teniers et Véronèse, forment le noyau de l’exposition \"Conserving Old Masters\".
LONDRES - La décision de maintenir ou d’enlever des repeints est souvent un problème difficile à résoudre. À la Dulwich Gallery, les décisions prises ont été différentes selon les toiles. L’exposition revient sur les procédés de conservation adoptés, et le catalogue explique certains des problèmes techniques et éthiques qui surgissent au cours d’une restauration.
Par exemple, le fragment de retable connu sous le nom de Saint Jérôme et un donateur, par Véronèse, avait été nettoyé entre 1948 et 1953. On s’est aperçu alors que la robe du saint avait été élargie pour couvrir les traces, largement effacées, d’un lion.
Aucune tentative de restitution n’avait été engagée à l’époque mais il a été décidé cette fois, au lieu de reconstituer approximativement l’état originel du lion, de choisir une solution intermédiaire : la face du lion a été suggérée, en renforçant les détails des yeux et du nez, sans être totalement reconstituée. Par ailleurs, les restaurations ont révélé quelques surprises : on s’est aperçu que des tentatives avaient été faites très tôt pour estomper le personnage de Vénus dans Vénus, Mars et Cupidon de Rubens, une toile considérée comme "obscène" au XIXe siècle.
CONSERVING OLD MASTERS, Dulwich Picture Gallery, Londres, jusqu’au 10 septembre
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Un Rubens "obscène"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Un Rubens "obscène"