Les 21e Rencontres de la jeune photographie internationale accueillent cette année huit jeunes artistes en résidence réunis autour du photographe slovène Klavdij Sluban.
NIORT - Comme chaque année depuis vingt et un ans, les Rencontres de la jeune photographie internationale ouvrent la saison des festivals photo de référence qui fixent divers rendez-vous jusqu’à novembre. Créées par l’association « Pour l’instant » présidée par Sylviane Van de Moortele et dirigée par Patrick Delat, ces rencontres se distinguent toutefois de ses consœurs par la place accordée aux séjours en résidence de huit jeunes photographes, organisés en début de festival et pendant quinze jours. Ces résidences sont au cœur de son identité. L’exposition en deux temps – d’abord des travaux qui ont conduit à la sélection des photographes, puis de ceux réalisés durant leur résidence – forme d’ailleurs l’un des trois axes de la programmation. Concentrée sur une petite dizaine de solo show d’artistes émergents, elle porte aussi cette année sur la présentation de travaux marquants réalisés par des scolaires dans le cadre de quinze années d’éducation à l’image.
Accompagnement et partage
Le choix de Klavdij Sluban pour accompagner les résidents 2015 éclaire sur la place accordée à une démarche photographique autant qu’à l’humain, à sa dimension fraternelle et attentive à ce qui l’entoure. « Les trois journées passées à choisir parmi les 165 dossiers de candidature reçus du monde entier donnent la mesure de l’attention portée ici à chacun », note Klavdij Sluban. Par la suite les modalités d’inscription dans la résidence se fait au cas par cas. David Fathi, remarqué lors de la dernière édition du festival Circulations pour sa série « Anecdotal » sur les essais nucléaires, a mis à profit ce temps pour poursuivre ce qu’il a entrepris sur les archives du Conseil européen pour la recherche nucléaire. Sur les murs du pavillon Grappelli, ancien muséum d’histoire naturelle puis école de musique, se révèle un pan de son récit pétri d’humour autour du physicien Wolfgang Pauli (prix Nobel 1945) et de ses expérimentations. Pour son premier travail photographique, la cinéaste Juliette McCawley, originaire de Trinidad a travaillé sur trois familles, tandis que Bostjan Pucelj a articulé son propos autour d’un collectionneur de machines agricoles, des devantures de boutiques fermées de Niort et une peinture de scène d’intérieur du Slovène Jurij Subic (1855-1890), issue des collections du musée de la ville et étrangement identique à celle détenue par le Musée national de Slovénie à Ljubljana.
Parallèlement à ces cartes blanches, Patrick Delat a choisi de présenter cinq autres jeunes photographes dont il a repéré la démarche. Face au conseil général des Deux-Sèvres, la justesse et la délicatesse sobres des portraits noir et blanc de Mélania Avanzato, tirés pour la première fois en grand format et sur bâche, retiennent effectivement le regard. À l’espace d’arts visuels Le Pilori, ce sont les paysages réalisés à la chambre de Sabine Delcour qui bousculent, brouillent l’échelle des reliefs et de ses sujets (montagnes, arbres, chemin…). Quant aux soixante images des deux séries emblématiques de Klavdij Sluban, « Transsibériades » et « Entre Parenthèses », réparties entre le jardin de la Villa Ernest Pérochon pour la première et pour la seconde en son rez-de-chaussée, elles ramènent à la profondeur de l’œuvre et de son auteur, mais aussi aux ateliers de photographie qu’il anime en prison et dans bien d’autres lieux depuis vingt ans.
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Kusqu’au 30 mai, 79000 Niort, huit lieux d’expositions sur www.cacp-villaperochon.com.
Klavdij Sluban
Jusqu’au 30 mai, CACP-Villa Pérochon, 64 rue Paul-François Proust, 79000 Niort, mercredi-samedi, 13h30-18h30, accès gratuit.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°436 du 22 mai 2015, avec le titre suivant : Un regard investi sur l’avenir de la photographie