Musique

Bonn (Allemagne)

Un portrait de Beethoven bien orchestré

Bundeskunsthalle - Jusqu’au 26 avril 2020

Par Dominique Vergnon · L'ŒIL

Le 26 février 2020 - 313 mots

Pour célébrer le 250e anniversaire de la naissance de celui qui a donné au monde une musique toute de passion, de liberté et de fraternité, il fallait une exposition à la mesure du génie et de la célébrité de son compositeur.

Pour tenir ce défi, trois thèmes majeurs ont été retenus et mis en parallèle, à la manière d’une grande partition : les événements historiques au temps de Beethoven, la vie sociale du maître à Bonn puis à Vienne, et enfin la puissance et l’originalité de sa musique, qui, loin de celle de ses deux amis et rivaux Mozart et Haydn, ouvre la porte de la modernité. Proposant des documents d’archives jamais exploités jusqu’alors, de nombreux tableaux représentant des lieux, des amis et des bienfaiteurs, des lettres inédites, des carnets intimes, des instruments d’époque et des objets personnels, l’exposition dresse un portrait à la fois humain et transcendant de l’auteur de la Missa Solemnis. C’est d’ailleurs avec cette partition entre les mains, le regard profond et la chevelure romantique, que l’immortalisa Joseph Stieler dans un tableau de 1819 rarement accroché et devenu iconique. Ce visage sera repris, voire détourné de multiples façons, aussi bien sur des timbres que des billets de banque et par Andy Warhol qui lui donna un petit côté pop ! Au fil du parcours, dégagée des mythes, rétablie dans sa vérité, la personnalité du musicien s’unifie autour de quelques traits essentiels. Colérique certes, mais surtout altruiste, ayant pour les siens une vraie générosité, virtuose des variations, soucieux de ses revenus, préoccupé par sa santé, déférent sans obséquiosité avec ses mécènes, les contrastes apparaissent toujours accusés chez Beethoven. Une visite de sa maison natale, restaurée avec soin et chargée de souvenirs souvent émouvants, complète utilement celle du musée. On suit avec un intérêt constant le parcours résolument unique de ce solitaire malgré lui qui disait qu’aucune note n’apaisait ses peines.

« Beethoven. Monde. Citoyen. Musique »,
Bundeskunsthalle, Helmut-Kohl-Allee 4, Bonn (Allemagne), www.bundeskunsthalle.de

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°732 du 1 mars 2020, avec le titre suivant : Un portrait de Beethoven bien orchestré

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