Paris. « Le noyau dur de l’artiste, c’est l’atelier et la peinture », avait un jour confié Guy de Rougemont (1935-2021) au cinéaste et journaliste Claude Guibert.
L’artiste attachait une grande importance à son environnement de travail, lui qui partageait son temps entre son atelier parisien et sa paisible maison-atelier camarguaise, à Marsillargues (Hérault). L’Académie des beaux-arts, dont il était membre de la section de peinture depuis 1997, rend hommage à son univers coloré et à sa personnalité affirmée en présentant une soixantaine d’œuvres et d’objets conservés dans ses ateliers. « Guy de Rougemont était un artiste éclectique, qui faisait de la peinture mais aussi de la sculpture, du pastel, du mobilier design », souligne Julie Goy, historienne de l’art et co-commissaire de l’exposition [et collaboratrice au Journal des Arts]. « Formes géométriques, jeux d’ombre et de lumière, réflexion sur les couleurs… Son œuvre a évolué dans sa forme mais son langage est toujours resté le même. » Des cylindres rigides bariolés de ses débuts à ses toiles aux lignes serpentines, des aplats de couleurs aux volumes débordants : l’exposition dresse un vaste panorama de sa carrière artistique. « Nous n’avons pas cherché à faire une rétrospective exhaustive de son œuvre, mais plutôt une incursion dans son atelier », rappelle Adrien Goetz, membre de l’Académie des beaux-arts et et président pour 2024. Une immersion qui se manifeste dans la reconstitution d’un atelier à la fois chaotique et ordonné, à l’image de son œuvre, puis se conclut sur une plongée plus intimiste dans la vie personnelle de l’artiste.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°639 du 20 septembre 2024, avec le titre suivant : Un pied dans l’atelier de Rougemont