En ces temps de morosité ambiante, Dieu que l’exposition du Petit Palais consacrée au Paris de la Belle Époque fait du bien !
Foisonnante – elle compte plus de six cents œuvres –, éclectique – elle traite des arts décoratifs, de la peinture, de la mode, du cinéma… –, inventive – sa scénographie signée par l’équipe de Philippe Pumain évoque l’alignement bigarré des pavillons d’expositions universelles –, elle se « butine » ou se « dévore » selon son appétit.
On y croise ainsi les premiers feux de l’Art nouveau, magnifiquement illustrés par les
bijoux de Lalique, les femmes-fleurs de Mucha, les vases de Gallé, mais aussi cette foule de menus objets (peignes, reliures de livres…) dans lesquels explose ce même amour pour la nature et les lignes souples hérité du Japon. Décomplexée, joyeuse, ouverte sur le monde et ses plaisirs, canaille et polissonne, la Ville Lumière apparaît alors comme un gigantesque théâtre qui attire à foison les artistes comme les magnats des affaires, les touristes comme les voyous. Inaugurée le 15 avril 1900, l’Exposition universelle se veut ainsi la vitrine de toutes les nations. C’est aussi une énorme machine de propagande qui métamorphose Paris en ville fluide et moderne ! De la construction des gares des Invalides et d’Orsay à celle du métropolitain en passant par le Grand et le Petit Palais, la cité vétuste devient ce Paris majestueux où il fait bon se pavaner dans ses plus beaux atours. Nul mieux que Proust n’a su décrire ce monde interlope d’aristocrates, d’actrices et de cocottes qui s’habillent chez Worth ou Jeanne Paquin et donnent naissance au mythe de « la Parisienne ». Mais Paris l’élégante est aussi celle des cafés-concerts et des cabarets louches immortalisés par la touche électrique de Toulouse-Lautrec. Comme une annonce prémonitoire du chaos qui va bientôt ébranler l’Europe tout entière…
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Un Paris 1900 capital
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Abonnez-vous dès 1 €Petit Palais-Musée des beaux-arts de la Ville de Paris, avenue Winston-Churchill, Paris-8e, www.petitpalais.paris.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : Un Paris 1900 capital