Objet d’un colloque puis d’une rétrospective, le « peintre des humbles » a commencé à sortir du purgatoire
Dole (Jura). Si Jules Adler (1865-1952) figure dans les manuels d’histoire, ce n’est pas pour la célébrité qu’il connut sous la IIIe République mais parce que son tableau La Grève au Creusot (1893) y a souvent figuré comme illustration. Sa première rétrospective est coproduite par le Musée des beaux-arts de Dole, le musée de la Piscine à Roubaix (Nord) et le Palais Lumière à Évian (Haute-Savoie). Elle fait suite à un colloque co-organisé par le Musée de Dole et le centre Georges-Chevrier de l’université de Bourgogne, dont le catalogue rend compte. Amélie Lavin, directrice du Musée de Dole ; Vincent Chambarlhac, enseignant à l’université de Bourgogne-Franche-Comté, et Bertrand Tillier, à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I) en sont les commissaires.
Ce double aspect de témoin de son temps et de l’artiste « très éclectique, qui a touché à une iconographie assez variée, avec une manière plastique assez diverse », selon la conservatrice, fait toute la richesse de cette exposition d’environ 90 œuvres parmi lesquels de nombreux grands formats.
Si le début du parcours présente la formation du peintre, la suite est thématique et permet de voir évoluer son art au gré des recherches. On y découvre ses talents de reporter, lorsqu’il pose son chevalet dans les ports de pêche, devant les mines et les hauts-fourneaux, ou quand il prend le risque de partir faire des croquis sur le front, pendant la Grande Guerre. Il n’a été sollicité qu’une fois pour peindre des décors : des reproductions à taille réelle de ses toiles des thermes de Luxeuil-les-Bains (1938-1940) montrent qu’il aurait pu y déployer son talent.
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Un nouveau regard sur Adler
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Abonnez-vous dès 1 €Jules Adler, Gros temps au large, matelotes d'Étaples, 1913, huile sur toile, 211,5 x 169.5 cm, Musée du Petit Palais, Paris © Photo : RMN (Musée du Petit Palais) / Agence Bulloz / distr. Alinari
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°490 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Un nouveau regard sur Adler