Un âge sombre. C’est ainsi qu’on a longtemps considéré la période mérovingienne, qui succède à l’effondrement du monde romain et s’étend jusqu’au couronnement de Charlemagne en l’an 800.
Et pour cause : elle fut longtemps connue à travers les seuls récits des Carolingiens, qui avaient évincé les Mérovingiens. À travers son exposition « Le monde de Clovis. Itinéraires mérovingiens », le Musée de Mariemont met en lumière une époque moins obscure qu’il n’y paraît, à l’aune notamment de découvertes archéologiques récentes. Ici, des peignes retrouvés dans un port, des grenats d’Inde et du Sri Lanka témoignent des échanges commerciaux, là, un collier de verre et d’ambre venue de la Baltique dans un excellent état de conservation nous émerveille. La dynastie des Mérovingiens, qui régna à partir du Ve siècle sur une grande partie de l’Europe du Nord-Ouest, se révèle féconde par ses échanges et par son ouverture sur le monde, ses savoirs et ses innovations techniques, mais aussi par l’impulsion qu’elle donna à la diffusion du christianisme. Pédagogique, l’exposition nous entraîne à travers de magnifiques bijoux, armes ou récipients à la rencontre de Clovis, mais aussi de son père, le roi Childéric, ou de personnages fictifs mais vraisemblables qui nous racontent leur vie, dans l’intimité de leurs foyers, dans leurs palais, leurs monastères ou leurs ateliers. En filigrane, cette période riche en innovations et marquée par des bouleversements – liés aux migrations, à l’intégration culturelle, aux relations à l’environnement, à la religion, à la mort, à la consommation et aux échanges à l’échelle mondiale – nous interroge tout au long du parcours sur notre époque mouvementée.
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Un monde d’après, il y a 1 500 ans
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°742 du 1 mars 2021, avec le titre suivant : Un monde d’après, il y a 1 500 ans