Plans - On qualifie parfois les monuments très ouvragés de « pâtisseries ».
Dans un autre registre, la métaphore culinaire est tout aussi parlante pour Fontainebleau, dont les incessantes transformations lui ont conféré la silhouette d’un millefeuille architectural. Bien malin celui qui parvient en effet à identifier les différentes strates de ce qui fut le château préféré de nombre de souverains, qui ont logiquement voulu laisser leur empreinte dans la pierre et le stuc. Une chance pour l’historien : ces travaux pluriséculaires ont été consignés par des plans, des dessins techniques, des cadastres et des maquettes. Ces mutations ont aussi été immortalisées par la cohorte d’artistes qui a travaillé ici, générant un formidable corpus composé de gravures, dessins, gouaches et aquarelles qui ressuscitent un état disparu ou fantasmé du site. Ces feuilles sont d’ailleurs si nombreuses qu’il y a un siècle, les Amis du château ont commencé à les rassembler en vue de fonder un musée consacré au destin de ce palais. Si ce projet ne s’est jamais concrétisé, il a enfanté un fonds d’arts graphiques aussi garni que méconnu. Le château a eu l’excellente idée de sélectionner 250 feuilles dans cette collection pour raconter sa saga. Autre excellente idée, afin d’éviter l’écueil d’une exposition trop aride, les commissaires ont accroché dessins et documents sur des cimaises au décor évocateur et immersif, convoquant les arbres de l’indissociable forêt bellifontaine et d’élégants personnages surgis des estampes.
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Un millefeuille d’architecture royale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : Un millefeuille d’architecture royale