En toute discrétion, Gabrielle et Werner Merzbacher ont bâti, en un demi-siècle, une des plus belles collections privées dédiées à la peinture du début du XXe siècle.
Les Fauves, l’expressionnisme et les pionniers de l’abstraction : tous les protagonistes de la modernité figurent en bonne place dans leur collection, avec pour quelques artistes, à l’instar de Kandinsky, un nombre de pièces à rendre jaloux les plus grands musées. Ne privilégiant aucune école, le fil conducteur de la collection est la couleur, la couleur pure qui constitue, pour son propriétaire, une source de bonheur et d’émerveillement.
Les choix de Werner Merzbacher sont ainsi essentiellement guidés par une approche sensible de l’art ; une attitude qui explique certainement le parti pris fort peu scientifique de l’exposition que la Fondation Gianadda consacre à cette belle collection. L’architecture difficile de la fondation – un grand péristyle qui présente une enfilade de petites salles étroites – est certes peu propice aux grandes expositions collectives, mais l’exposition manque de propos. Construit selon une progression chronologique, avec toutefois quelques allers-retours déconcertants, l’accrochage se cantonne à juxtaposer les œuvres sans offrir aucune vision structurée des avant-gardes. Misant tout sur le pouvoir de séduction des tableaux, l’exposition noie le visiteur dans une succession de toiles, montrées dans des salles dépourvues de textes didactiques, au profit de citations laconiques du collectionneur.
Fondation Pierre Gianadda, rue du Forum 59, Martigny (Suisse), www.gianadda.ch
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Un hymne dissonant à la couleur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°649 du 1 septembre 2012, avec le titre suivant : Un hymne dissonant à la couleur