Les squelettes ricanant et les nymphes apathiques errant dans des gares désespérément vides de Paul Delvaux (1897-1994) vous laissent de marbre ? Tant mieux. Car c’est justement un tout autre aspect de la carrière du Belge que met actuellement en évidence le Musée d’Ixelles.
Pour cette exposition focalisée sur la construction de son univers visuel, le musée a eu le loisir de puiser dans l’immense collection de Nicole et Pierre Ghêne. La manifestation propose ainsi un circuit thématique découpé en six chapitres déclinant les obsessions qui façonnent le monde delvalien. Et le portrait que brosse ce parcours est celui d’un artiste nettement plus attachant que celui de la maturité. À partir des années 1940, Delvaux trouve les recettes qui feront son succès : de grandes machines oniriques peuplées de figures lisses et stéréotypées, modèle qu’il exploite ad nauseam. Ses années de formation sont, au contraire, animées par une volonté d’expérimentation et une vitalité qui lui feront ensuite défaut. À Constantin Meunier, il emprunte ses gares postimpressionnistes, à Ensor, sa théâtralité expressionniste, et à Modigliani, une sensualité primitiviste. Sans être à la pointe de la modernité, certaines toiles se révèlent cependant assez séduisantes, à l’image de cette intrigante Composition avec soldats et personnages. Le Rêve et Coiffeur pour dames, deux des plus beaux tableaux de l’exposition, montrent par ailleurs l’impact déterminant de la découverte du surréalisme sur la suite de sa carrière.
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Un Delvaux peut en cacher un autre
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’Ixelles, rue Jean-Van-Volsem 71, Bruxelles (Belgique), www.museedixelles.be
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : Un Delvaux peut en cacher un autre