Rayons - Le trajet de Lyonel Feininger (1871-1956) est loin d’être commun. Né aux États-Unis dans une famille allemande, il arrive en Europe en 1887 pour étudier la musique, mais finit par se faire admettre à l’École des arts et métiers de Hambourg, puis à l’Académie de Berlin.
Pendant des années, son activité principale est d’être caricaturiste pour les revues satiriques berlinoises. Il est d’ailleurs probable que sa renommée artistique tardive a pendant longtemps souffert de son assimilation à un illustrateur. Quoi qu’il en soit, c’est à Paris – où il séjourne fréquemment – que Feininger retrouve sa vocation de peintre. Sa rencontre avec le cubisme est déterminante. Il choisit comme motif privilégié la ville, avec ses édifices aux angles saillants, où des personnages de plus en plus stylisés se dissolvent. Sous l’influence de Delaunay et ses Tour Eiffel, les bâtiments sont évoqués par des facettes, sur lesquelles des flots de lumière venant de différentes directions dessinent des reflets atmosphériques lumineux. La structure cristalline de ses tableaux lui permet d’atteindre une synthèse du rythme, de la forme, de la perspective et de la couleur. Cependant, le mérite de l’exposition très complète de la Schirn Kunsthalle est de montrer d’autres pans de son œuvre. On y voit notammment des dessins satiriques ainsi que des travaux graphiques, car l’artiste enseignait la technique de la gravure au Bauhaus, et même un ensemble de photographies. Mentionnons encore les magnifiques paysages, des bords de mer essentiellement, des visions de la nature aux allures de contes de fées. Feininger serait-il l’inventeur d’un cubisme séduisant ?
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Un cubisme cristallin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : Un cubisme cristallin