La Biennale de Sydney, qui va se dérouler du 29 mai au 30 juillet, a cette année pour objectif de retrouver sa vitalité et de stimuler celle de l’art contemporain en Australie. Quarante-neuf artistes sont notamment invités à présenter leurs œuvres au Musée d’art contemporain et à l’Art Gallery of New South Wales.
SYDNEY (de notre correspondante) - La Biennale de Sydney a renoncé cette année à se contenter d’un seul directeur artistique et a constitué un comité international composé de Sir Nicholas Serota (directeur de la Tate Gallery de Londres), de Robert Storr (conservateur en chef du MoMA à New York), du conservateur japonais Fumio Nanjo, d’Harald Szeemann (directeur de la Biennale 1999 de Venise) et de Louise Neri (ancienne directrice du magazine Parkett). Ces derniers ont sélectionné quarante-neuf artistes, parmi lesquels Louise Bourgeois, Yoko Ono, Yayoi Kusama, Vanessa Beecroft, Chris Ofili, Martin Kippenberger, Bruce Nauman, Tracey Moffatt, Rosalie Gascoigne, Bill Henson, Gordon Bennett, Ginger Riley, Destiny Deacon et Sophie Calle.
Placée sous la présidence de Nick Waterlow, la manifestation entend renouveler son public et augmenter une fréquentation décevante lors des deux dernières éditions. La tâche reste malgré tout difficile en cette année de Jeux olympiques. Aussi, le président explique-t-il les choix artistiques “classiques” par une volonté de “chercher à rapprocher les visions de deux siècles et de deux millénaires plutôt que de nous concentrer sur les nouveautés”. L’objectif est également de réhabiliter un art contemporain remis en cause en Australie après le refus de la National Gallery d’accueillir l’exposition “Sensation !”, l’abandon de la nouvelle Biennale internationale de Melbourne, et par l’atmosphère d’incertitude qui règne autour de l’avenir du Musée d’art contemporain (MCA) de Sydney.
Contrairement à la Biennale 1998 disséminée géographiquement dans la ville, l’édition 2000 sera concentrée en deux lieux, le MCA et l’Art Gallery of New South Wales, et l’entrée en sera gratuite. Pour Bruce James, critique au Sydney Morning Herald, “nous assistons indéniablement à une tentative de produire une exposition plus concentrée et plus accessible. Le choix, très pensé, ne manque pas d’intérêt, mais ne présente dans l’ensemble que des artistes déjà reconnus. En fait, il s’agit davantage d’une rétrospective des quarante dernières années du XXe siècle. Le moment est bien choisi pour un tel projet et il n’y a aucune raison de continuellement imposer au public des œuvres dont la valeur n’est pas consacrée”. Bill Wright, conservateur en chef des Sherman Galleries de Sydney, qui, après dix-sept ans de participation au comité de la Biennale, vient de prendre sa retraite, prédit que “si Sydney 2000 ne propose pas de nouvelles perspectives à l’Australie, elle lui offre du moins un bon panorama historique”. Mais il ne faudrait pas, selon lui, que la manifestation continue dans cette voie parce que “les biennales traitent du vivant, du nerf actif de l’art contemporain, plutôt que de celui qui a déjà été consacré”.
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Un combat olympique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°105 du 12 mai 2000, avec le titre suivant : Un combat olympique