Un baroque fortissimo

À l’occasion de ses dix ans, l’institution met en scène une centaine de costumes, parmi les plus beaux du fonds muséographique, provenant des spectacles des Arts florissants fondés par William Christie, musicien baroque. Le parcours de l’exposition est conduit de façon inédite par cinq lignes d’une portée de musique sous la forme de cinq fils rouges qui guident le visiteur à travers les différentes salles et l’immergent au cœur des grands opéras, ballets et pièces de théâtre. Rencontre tout d’abord avec les héros, les démons et les dieux des récits mythologiques comme les aime la musique baroque : Neptune, Apollon, Pénélope, Hercule, Ulysse… Quand vient le siècle des Lumières, l’opéra français se vit à l’heure de son maître à danser, Rameau. C’est le temps des fêtes galantes qu’évoque une production colorée et légère, comme échappée d’un rendez-vous amoureux. Pour la tragédie Atys de Jean-Baptiste Lully, maître à danser de Louis XIV, les somptueux costumes mêlent rubans et dentelles, velours lamés et perruques poudrées. Avec Alcina de Haendel ou Les Boréales de Rameau, la couleur du costume prend le contre-pied dans une parenthèse néo-baroque en noir et blanc. Les Indes galantes, également de Rameau, ferment le ban de cette exposition dans une apothéose de plumes, de robes de pétales colorées, de caftans de soie ornés de croissants de lune qui répandent leur exotisme fantaisiste et joyeux. Vraiment barockissimo.