Exposition à plus petit dénominateur commun, « Néon » à La Maison rouge (Paris-12e, jusqu’au 20 mai 2012) accumule les courts-circuits malgré une liste d’artistes et des œuvres à faire pâlir d’envie les plus grands musées.
Sauf qu’une exposition qui se contente des ressemblances et des connivences techniques pour bâtir son propos prend le risque d’être frustrante. « Néon » n’y échappe pas et accumule les lourdeurs. Ce n’était d’ailleurs pas la peine d’en rajouter avec un sous-titre en appelant au parrainage de Barnett Newman et son tableau Who’s Afraid of Red, Yellow and Blue de 1966. Le problème commence dès la première salle thématique après une entrée en matière pourtant alléchante. « La lumière parle » assomme en amassant les phrases et les mots écrits en néon. Aussi bonnes soient-elles séparément, les œuvres se parasitent, accusent les répétitions et les redites de l’accrochage et du trop-plein. Quand l’accrochage ne frôle pas les rapprochements par simples échos des formes ! On n’a rien contre les affinités physiques, mais franchement les clins d’œil de la section « Cercles et carrés », entre les lignes colorées du Californien Laddie John Dill et celles de Pierre Bismuth, nivellent assurément les contenus et les procédures de chacune des pièces. Tout est dans l’effet… Et c’est bien là que se situe le problème. « Néon » ne décolle pas de son sujet, manque de distance. Faire une exposition sur un médium offre toujours le risque d’une approche « en catalogage » si on ne se détache pas un peu de son sujet. À La Maison rouge, pas de distance salvatrice, on reste le nez collé au néon. Et les œuvres, malgré leurs grandes qualités, de devenir les victimes collatérales de cet exercice didactique à l’envi, comme grillées par la surexposition.
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Trop de néon tue le néon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : Trop de néon tue le néon