Des Philippines, on connaît leur géographie confetti composée de plus de sept mille îles, leurs plages paradisiaques, la ferveur catholique des populations mais moins les richesses culturelles qu’elles recèlent.
Plus de vingt ans après la dernière exposition parisienne, le Musée du quai Branly dévoile les arts préhispaniques de l’archipel, antérieurs à la conquête espagnole du XVe siècle. S’il est aujourd’hui un État unifié qui a obtenu son indépendance en 1946, il se caractérise avant tout par la diversité extraordinaire de ses cultures, des chants et des danses des populations de l’île de Palawan à l’ouest aux richesses des sultans de l’île de Mindanao au sud et par l’abondante production de parures en or durant l’âge d’or philippin (IXe-XIIIe siècles).
Cette histoire méconnue est racontée dans l’excellent catalogue qui accompagne l’exposition, qui insiste plus particulièrement de son côté sur la beauté et le raffinement des objets qui en sont issus, soutenue par une scénographie lumineuse et toute en transparence. Choisis parmi les collections privées et les trésors nationaux conservés à Manille – une sélection déjà étroite donc –, les objets exercent une réelle fascination dès l’entrée de l’exposition. Ainsi des divinités du riz Blul des populations Ifugao, figures noires et puissantes réalisées dans le nord de l’archipel, auxquelles est consacré un très beau texte de l’universitaire et critique d’art philippine Marian Pastor-Roces.
Ce raffinement est sensible aussi bien dans les objets du quotidien, dans la sculpture d’un manche de cuillère, le tressage d’un panier, l’assemblage de nacre et d’os d’un collier, que dans les objets de prestige liés au guerrier, figure fondamentale sur l’île de Mindanao. L’exposition est une fenêtre ouverte sur un patrimoine culturel philippin bien plus vaste que révèlent les quelques photographies de Pierre de Vallombreuse exposées, ainsi que les travaux de l’anthropologue Nicole Revel, qui a recensé les chants et les épopées des populations Palawan dans des documents sonores et visuels désormais accessibles en ligne.
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Trésors des Philippines
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Abonnez-vous dès 1 €Musée du quai Branly, quai Branly, Paris-7e, www.quaibranly.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°658 du 1 juin 2013, avec le titre suivant : Trésors des Philippines