Trésors de la haute joaillerie -Les plus grands joailliers se donnent rendez-vous à paris

Il devrait régner une certaine fébrilité sous la coupole du Grand Palais qui accueillera, du 14 au 23 septembre, la XXVIe Biennale des antiquaires, d’autant que pour cette édition seront présents 150 exposants contre 86 en 2010 et que le salon d’honneur, fermé depuis 1940, révélera sous la nef du Grand Palais sa physionomie après plusieurs années de restauration.

À la Biennale
Il est cependant une autre particularité qui fait d’ores et déjà de cette manifestation un cru particulier : la présence en hausse des grandes maisons de joaillerie, dix au lieu de sept en 2010. Avec la participation pour la première fois de Wallace Chan – il est le premier maître joaillier chinois à être sélectionné – et de Bulgari qui dévoilera plus de cent créations et une dizaine de pièces vintage dont certaines ayant appartenu à Elizabeth Taylor, notamment la bague de fiançailles offerte par Richard Burton et rachetée lors de la vente aux enchères de ses bijoux en décembre dernier à New York.
Le grand retour de Chaumet (absent depuis 1987), de Boucheron également (sa dernière participation remonte à 2004) et la dimension du stand de Cartier (le plus grand avec 250 m2 de surface)
renforcent le caractère exceptionnel de cette édition où chaque maison de haute joaillerie rivalisera d’imagination et de virtuosité technique avec des bijoux inédits et uniques, des pierres précieuses et semi-précieuses exceptionnelles.

De maison en maison, tradition, audace, expertise et innovation s’allient pour éblouir, séduire, surprendre, envoûter et fasciner. Chacune se plaît à décliner ses différences et à distiller son esprit. Mode ou uniformisation des styles n’appartiennent pas à leur langage.
Chaque collection présentée induit deux années de réalisation et engage une poignée d’ateliers aux savoir-faire tenus secrets. Ainsi, pas moins de  825 heures de travail à l’atelier ont été nécessaires pour le diadème Joséphine, présenté par Chaumet, avec diamant central taille poire au-dessus du standard comme pour le pavage.
« Bien avant l’ouverture de la Biennale, vous dit-on, la moitié des bijoux exposés ont été en général achetés »  :  la demande est forte et le marché, porté par le Moyen-Orient, l’Inde, l’Asie et le Brésil, plus que jamais en pleine expansion. Quant aux prix vertigineux de ces pièces, ils demeurent confidentiels, l’ordre de valeur n’ayant aucune limite, comptez néanmoins pas moins de 200 000 euros pour la plus petite.

Aux Arts déco
Les maisons de haute joaillerie savent entretenir le mystère et leur renom. À quelques encablures du Grand Palais, au Musée des arts décoratifs, Van Cleef & Arpels lève cependant le voile sur plus de 400 bijoux prestigieux qui ont fait depuis 1906, date de sa création, la renommée de cette maison familiale de la place Vendôme, rachetée en 1999 par le groupe suisse Richemont. Une première au commissariat assuré par Évelyne Possémé et scénographiée par l’agence Jouin-Manku, où les modèles les plus exceptionnels et merveilleux associés aux inventions les plus improbables, tels le serti mystérieux permettant de monter les pierres bord à bord sans griffe ni chaton ou le collier zip transformable une fois fermé en bracelet à pompon, projettent dans un univers cultivant l’éloge du beau, du précieux, de l’élégance et de la sensualité jusqu’au ravissement.