Très GRAV

Confrontés à cet isolement, des artistes réagissent en créant des groupes avec une volonté affirmée de remettre en question les valeurs culturelles élitistes de l’époque. Parmi ceux-ci, l’un des plus virulents, le GRAV (Groupe de recherche d’art visuel) est créé en 1960 par six jeunes artistes, avec un mot d’ordre clair : « Assez de mystifications ». Deux sont argentins, Le Parc (né en 1928) et Garcia-Rossi (1929-2012), l’un est espagnol, Sobrino (né en 1932), les trois autres sont français, Morellet (né en 1926), Stein (1926-2012) et Yvaral (1934-2002).
Dès sa constitution, le GRAV place le spectateur au centre de ses préoccupations : « Nous voulons intéresser le spectateur, le sortir des inhibitions, le décontracter. Nous voulons le faire participer… » Il va jusqu’à proclamer à la 3e Biennale de Paris en 1963 : « Défense de ne pas participer, défense de ne pas toucher, défense de ne pas casser. » Nous retrouvons la vitalité de ces énergies contestataires dans le patio du MBA de Rennes, où le spectateur peut devenir acteur en entreprenant par exemple l’ascension d’improbables escaliers appelés Élément de variations sur l’escalade.
À la Galerie Art et Essai, des étudiants proposent un parcours du labyrinthe de 1963 en se déplaçant avec des tablettes qui lancent, grâce à des codes, des applications permettant d’interagir avec les réinterprétations des œuvres réelles. Vif et passionnant !