Travaux pratiques pour jeunes conservateurs

Les deux hommes sympathisent et, chemin faisant, découvrent qu’ils partagent une autre passion : la peinture de paysage. L’Autrichien confie à Toscano que, au cours des vingt dernières années, il a en effet constitué une vaste collection de tableaux et dessins français des XVIIIe et XIXe siècles centrée sur la notion de paysage. Lorsque Pächt lui ouvre les portes de sa demeure, il y découvre plus d’une centaine d’œuvres jamais étudiées, ni présentées au public. Une idée germe alors dans son esprit : « faire travailler des conservateurs fraîchement diplômés, voire encore en formation, sur ce fonds inédit. Tout en associant des élèves restaurateurs au bichonnage et à l’accrochage des œuvres. » Véritable chantier-école, cette entreprise permet aux jeunes recrues d’assurer le montage d’une exposition de A à Z : récolement et choix des pièces, campagne photographique, mais aussi création de supports de médiation, sans oublier une solide publication scientifique. C’est le résultat de cette aventure que donne à voir le Musée d’art, d’histoire et d’archéologie d’Évreux, à travers un parcours, qui suit l’évolution du paysage, d’Hubert Robert à Corot. Si la manifestation ne révèle pas de grand chef-d’œuvre inconnu, elle se montre de belle tenue et recèle quelques belles surprises, dont le corpus graphique de Constantin d’Aix.