Si L’Anatomie du plaisir, une peinture datée 1964-1965, avoue son adhésion au pop art, façon Rosenquist, par son jeu de composition d’images fragmentées, l’art de Peter Klasen a très tôt pris ses distances en élaborant les termes d’une esthétique qui lui est personnelle.
La rétrospective de cinquante ans de travail que lui consacre Perpignan en est une puissante démonstration. Né à Lübeck en 1935, installé à Paris depuis 1959, Klasen n’est pas seulement l’une des figures majeures de la Figuration narrative, il est l’un des premiers à avoir utilisé la photographie pour la construction de ses images. Tout en se définissant comme l’« ethnologue d’une société en mouvement », Klasen s’est fait le chantre d’une hygiène de la vision.
Au fil du temps, l’art de Klasen est allé et venu entre froide radicalité, économie de moyens et images d’enfermement dans une nature urbaine paradoxalement inquiétante et attractive, le plus souvent désertée de toute présence humaine. Il n’en reste pas moins que son œuvre se donne à voir dans une étendue aux allures de grande fresque dépeignant un monde hors du temps, aseptisé et d’une franche pureté. Quelque chose d’une vision rigoriste y est à l’œuvre, qui vise à tenir Sous contrôle – titre d’une peinture de 2009 – toute confusion des sentiments, de sorte à ne pas noyer le débat sur l’art dans les effluves d’un subjectivisme incontrôlé et atteindre une forme d’universalité commune à tous les langages.
Couvent des Minimes, rue François-Rabelais, Perpignan (66), tél. 04 68 51 25 63.
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Tout Klasen
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°642 du 1 janvier 2012, avec le titre suivant : Tout Klasen