Sylvio Perlstein amateur éclairé

Le fait de collection qui gouverne la programmation de la Maison rouge est l’occasion pour le visiteur d’aller chaque fois à la découverte de personnalités inattendues. Sur le mode de « Dis-moi ce que tu collectionnes, je te dirai qui tu es », la fondation qu’a créée Antoine de Galbert ne se contente pas seulement de réunir un ensemble d’œuvres rassemblées par tel ou tel individu, elle s’attache aussi à mettre en exergue comment une collection est le reflet d’un goût et d’un caractère.
À la vue de celle de Sylvio Perlstein, l’éclectisme et un certain souci de l’histoire semblent bien être les moteurs de sa passion. S’il a grandi au Brésil, c’est à Anvers dans les diamants et la bijouterie que celui-ci a fait sa carrière et sa fortune. Amateur d’art éclairé, ouvert à tous les modes d’expression, il porte un intérêt privilégié tant aux avant-gardes du xxe siècle qui ont mis l’objet en avant qu’au surréalisme et à la photographie.
Aussi, de Dada à nos jours, sa collection offre à voir un heureux florilège de la création dans tous ses états.Intitulée Busy Going Crazy, titre éponyme de l’exposition, l’œuvre de Barbara Kruger ouvre un parcours qui se développe en une dizaine de volumes reliés entre eux permettant au visiteur d’aller et venir à sa guise.
Celui-ci peut ainsi déambuler en toute liberté dans les arcanes d’un art moderne et d’un art contemporain tout en prenant la mesure des ponts qui existent entre les différents mouvements d’humeur qui les fondent.