Dans la foulée des expositions archéologiques à grand succès, comme celles consacrées aux Celtes et aux Grecs au Palazzo Grassi de Venise, le Palazzo Strozzi présente à Florence une exposition sur les Daces, peuple originaire de Thrace soumis par l’empereur Trajan.
FLORENCE. Depuis l’érection de la colonne Trajane à Rome, en l’honneur de l’empereur victorieux qui fit de la Dacie une province romaine, les guerres daciques sont connues de tous… si ce n’est les Daces. Appelés ainsi par les Romains, et Gètes par les Grecs, ces descendants d’un peuple indo-européen originaire de Thrace habitaient une région située sur la rive gauche du Danube qui s’étendait jusqu’aux Carpates méridionales, soit un territoire beaucoup plus vaste que celui de la Roumanie actuelle. L’importance stratégique de la Dacie est d’ailleurs à l’origine de sa soumission par les Romains, au terme de deux longues et épuisantes campagnes menées par Trajan, en 101-102 et 105-107 de notre ère. Zone de passage pour les peuples environnants, la production artistique dace a successivement subi l’influence des Illyriens du sud du Danube, des colons grecs des villes des bords de la mer Noire, des Scythes du nord-est et des Celtes du nord et de l’ouest. Plus de neuf cents objets, provenant principalement du Musée national d’histoire de Bucarest, permettent de suivre les étapes fondamentales de l’évolution technique et artistique des Daces, de l’âge du Bronze à l’occupation romaine.
Burebista et Decebale
Le trésor de Radeni – mobilier funéraire d’objets en céramique et en métal, d’armes et d’accessoires vestimentaires – est la pièce maîtresse de la première section, consacrée à la genèse de l’ethnie daco-gétique depuis le début de l’âge du Fer. L’exposition consacre une sous-section aux contacts établis avec chacune des populations limitrophes de la Dacie. L’époque comprise entre le IVe et le IIe siècle avant J.-C. voit l’affirmation de la singularité de la culture dacique : le trésor d’Agighiol, exposé pour la première fois à l’étranger, ainsi que ceux de Stancesti, Poiana, Cotofenesti et Peretu le démontrent clairement. Le royaume dacique de l’époque classique, entre le Ier siècle et la conquête romaine, est évoqué grâce aux trésors de Sancraieni et de Surcea, la statuaire, les objets usuels et la personnalité des souverains Burebista et Decebale, ce dernier s’étant rendu célèbre par la résistance qu’il opposa aux Romains avant d’être vaincu par Trajan. En fin de parcours, sont présentées quelques reconstitutions des principaux monuments commémoratifs des guerres daciques, accompagnées de photographies, comme celle de la colonne Trajane et du trophée de Trajan, à Adamclisi, dans la steppe de Doburgia. Leurs bas-reliefs, qui décrivent le déroulement des événements avec un luxe de détails souvent terrifiants, permettent ainsi au visiteur de replacer dans leur contexte les autres objets exposés.
LES DACES, jusqu’au 29 juin, Palazzo Strozzi, Florence, tél. 39 55 239 85 83, tlj 10h-20h. Puis à Trieste, Castello di Miramare, à partir du 28 juillet, et à Bruxelles, Palais Wielemens, à partir de janvier 1998.
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Sur les traces des Daces
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°37 du 2 mai 1997, avec le titre suivant : Sur les traces des Daces