En dehors de Toulouse, qui impose le tempo, et de Bordeaux, il faut ici parcourir des kilomètres pour découvrir de beaux musées, conçus comme des vecteurs du développement touristique.
Le Grand Sud-Ouest serait-il la région des fiertés locales ? De Jacques Chirac à Toulouse-Lautrec, en passant par Ingres, Champollion et bientôt Soulages, les musées dédiés aux personnalités régionales semblent ici s’épanouir de manière particulière. En descendant de Paris vers la région, les curieux ne manqueront pas de s’arrêter à Sarran pour visiter le musée dédié à l’ancien président de la République, longtemps élu local, une curiosité hagiographique consistant en un luxueux équipement signé Jean-Michel Wilmotte, perdu au milieu de la campagne et servant d’écrin aux nombreux cadeaux diplomatiques reçus durant deux mandats. Soit une étape plus distrayante que la pause classique sur une aire d’autoroute, d’autant que le musée (118e) dispose d’un plaisant restaurant.
Ce passage par la Corrèze imposera aussi un détour par le centre d’art de Meymac, qui présente cette année un bel hommage à Louis Cane [lire p. 52], puis à Figeac, dotée depuis peu d’un musée flambant neuf dédié à Champollion, le déchiffreur des hiéroglyphes, établissement dont la thématique a été intelligemment élargie aux cultures du monde. À Rodez, en attendant le musée Soulages, une présentation apéritive des collections du Frac Midi-Pyrénées est à découvrir à l’occasion des dix ans du musée des Abattoirs de Toulouse (21e) qui a essaimé sa collection dans la région. Un choix qui imposera d’aller visiter l’événement estival à ne pas manquer dans le Grand Sud-Ouest, soit l’exposition « Fantasmagoria » présentée hors les murs par les Abattoirs dans un lieu original : la grotte du Mas d’Azil. Située à une heure de route de Toulouse, en direction de Tarbes, elle offre aux visiteurs de découvrir des œuvres d’artistes tels que Jan Fabre, Gloria Friedmann, Alain Séchas ou Philippe Mayaux dans le cadre d’une grotte préhistorique.
Le périple pourra aussi être complété par la visite de deux beaux musées situés dans un rayon de soixante-dix kilomètres autour de Toulouse. À Montauban, tout d’abord, où le musée Ingres (26e), l’enfant du pays, est logé dans l’ancien palais épiscopal. Attention : l’établissement n’est pas dédié au peintre, mais présente des collections allant de l’archéologie locale à la peinture du xxe siècle, avec une belle séquence de peinture ancienne mais aussi un ensemble dédié au sculpteur Bourdelle, autre figure locale. Six salles sont toutefois consacrées à Ingres, réunissant de nombreuses œuvres de jeunesse. À Albi, le musée Toulouse-Lautrec (41e) est quant à lui bel et bien monographique. Logé dans l’impressionnant palais des Évêques construit en brique rose, surplombant les rives du Tarn, le musée accueille le legs des parents de l’artiste, soit plus de 1 000 œuvres du célèbre peintre des demi-mondaines parisiennes.
Changement d’ambiance en filant vers l’Aquitaine, où le californien Jim Shaw illustre sa vision du cataclysme au CAPC de Bordeaux (116e), alors que le non moins sérieux musée d’Aquitaine (28e) revient sur vingt années de découvertes préhistoriques dans la région. Après ce copieux programme, retour vers le Limousin, en passant par une étape digestive à Cognac, au musée d’Art et d’Histoire (149e), avec comme destination le musée d’Art contemporain du château de Rochechouart (96e) qui présente une exposition autour de la figure du dadaïste Raoul Hausmann. Cela pour finir par une mise au vert bien méritée au centre d’art de l’île de Vassivière.
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Sud-Ouest - La culture de l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Sud-Ouest - La culture de l’art