Ces dernières années, le centre d’art de l’abbaye Saint-André de Meymac s’est plutôt fait une spécialité d’exposer des jeunes pousses.
Mais cet été, le peintre Louis Cane, qui a démarré sa carrière à la fin des années 1960 en associant un temps son destin au mouvement Supports/Surfaces, s’est vu offrir une rétrospective en soixante-dix œuvres.
Plaçant l’abstraction et la figuration sur le même tableau, Cane s’est emparé de la matière peinture pour l’attaquer à coups de tampons, la déployer entre sols et murs, y peindre des arches, des femmes nues, des scènes d’inspiration biblique, apposer des grillages ou des plumes sur des châssis. Sur sa première œuvre, il tamponna à l’infini « Louis Cane, artiste peintre ». « Je pensais que cela suffisait », dira-t-il. Puis à la fin des années 1970, il effectue un virage à 180 degrés : ce sont désormais les grands maîtres et les grandes œuvres qui l’inspirent. Giotto, Uccello pour la Renaissance italienne, les impressionnistes avec Manet, Monet et ses Nymphéas, mais aussi Picasso, De Kooning, Matisse et Les Ménines de Vélasquez se retrouvent dans ses toiles.
Ce passage de l’abstraction à la figuration lui vaudra d’être mis au ban du mouvement. « La peinture abstraite, c’est insuffisant pour occuper toute une vie », dira avec provocation Louis Cane, « j’ai envie de remplir ma vie avec des formes et des couleurs ». Et de poursuivre : « un mauvais tableau abstrait, c’est difficile à voir, un mauvais tableau figuratif, ça se voit tout de suite ». Une destinée en peinture à découvrir ou redécouvrir.
« Louis Cane », abbaye de Saint-André, Centre d’art contemporain, place du Bûcher, Meymac (19), www.cacmeymac.fr, du 11 juillet au 10 octobre 2010.
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Festival de Cane
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Abonnez-vous dès 1 €Louis Cane, Eve, Adam, Caïn et Abel, 1998, 190 x 180 cm, huile sur toile, courtesy Louis Cane et Galerie Bernard Ceysson.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Festival de Cane