« Pensant à la Hollande..., je vois des fleuves larges et lents traverser d’infinies terres basses ». Tirée du poème de H. Marsman, célèbre en son pays, la phrase, imprimée en français et en hollandais sur un diptyque, plonge le visiteur dans ce rapport, jamais indifférent, à notre passé, notre propre histoire. Car il est ici question d’un retour aux sources pour Herman Steins. Né le 24 juillet 1955 à Haaksbergen en Hollande, il présente une série de grandes linogravures montrant, dans un geste de réappropriation, les premières étapes de sa vie : la maison natale, puis la maternelle, l’école primaire, l’église, le lycée, et finalement l’Ecole des Beaux-Arts. Six architectures, six tracés blancs sur fond noir. La représentation, en négatif, se veut géométrique. Aucune émotion ne semble traverser l’artiste qui se place dans le registre du constat. Il nous fait comprendre à quel point l’être humain est paradoxalement façonné par l’architecture, mais aussi par les médias ; Mon dieu, ça peut durer des heures invite à une réflexion sur le rôle de la télévision. Toutes ces images ont la particularité d’être imprimées sur de la fausse fourrure. Depuis 1989, Herman Steins utilise cette matière, troublante car elle suscite à la fois le fantasme et donne un aspect flou à l’œuvre. Le fantasme est bien le maître mot de cette seconde exposition consacrée à l’artiste qui a travaillé sur les symboles latents des contes,
en particulier sur celui de Blanche Neige et des sept nains (on pensera aux analyses de Bruno Bettelheim). Là encore l’artiste a pratiqué la linogravure sur fausse fourrure mais a également réalisé des monotypes sur des draps provenant de prisons américaines.
CHATOU, Centre national de l’Estampe, 3-18 février et PARIS, galerie de la Châtre, 3-24 février.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Steins, de la Hollande à Chatou
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°523 du 1 février 2001, avec le titre suivant : Steins, de la Hollande à Chatou