Design - En invitant Philippe Starck dans ses vénérables murs, le Musée Carnavalet a probablement voulu se donner une image plus contemporaine.
Las, l’exposition annoncée comme un « voyage fantasmagorique » dans Paris, tourne vite court. La première partie s’organise autour d’une relecture pataphysique de quelques hauts lieux de la capitale. Se posant en héritier d’Alfred Jarry, le designer affiche d’ailleurs son « Diplôme d’abstraction pratique et de concrétion spéculative », remis en 2021 par le Collège de pataphysique. Quelques objets introuvables de Jacques Carelman, une bicyclette à neige (aux roues carrées recouvertes de raquettes) et un piano découpé prolongent cette veine, en dépit d’une esthétique un peu datée. Les cartes redressées de Jack Vanarsky font sourire pour leur côté absurde : l’artiste s’est amusé à faire de la Seine et du boulevard périphérique des lignes droites. Sans transition, le visiteur traverse une reconstitution sommaire des Bains Douches, prélude à une deuxième partie en forme de show-room des créations du designer. Une demi-douzaine de salles évoquent ses commandes de mobilier pour la chambre de Danielle Mitterrand, le bureau du président, le Café Costes… Les commentaires restent très en surface. La visite se termine par une cabine Photomaton (avec, en bonus, Starck en voix off), et un projet de médaille olympique pour les jeux de 2024, tous deux emblématiques d’un art du marketing et d’un goût prononcé de la mise en scène. À propos de la tour Eiffel, le designer évoque sa fascination pour le vide et le vent. Ce parcours à Carnavalet semble en être la parfaite démonstration !
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Starck, un tour à vide
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°765 du 1 juin 2023, avec le titre suivant : Starck, un tour à vide