RODEZ
C’est dans le Musée d’histoire et d’archéologie de Rodez, sa ville natale, que le jeune Pierre Soulages eut ses premiers contacts avec les œuvres du passé.
Il y découvrit de remarquables figures anthropomorphes érigées autour du IIIe millénaire avant notre ère, qui le marquèrent fortement : « Lorsque pour la première fois j’ai vu les stèles gravées du Musée Fenaille, ce fut un choc. » Il était donc logique que ce musée, pour fêter le prochain centenaire de l’artiste, lui rende un hommage particulier avant son exposition à la fin de l’année au Louvre au sein du prestigieux Salon carré. Ce parcours réunit une sélection d’œuvres et d’objets choisis en écho avec l’intérêt de l’artiste pour les arts préhistoriques, les arts primitifs et l’art roman. Provenant du département des Antiquités orientales du Louvre, la Statue Gudea à l’épaule brisée de Mésopotamie, en basalte vieux de plusieurs millénaires, fait face aux peintures du maître de l’Outrenoir. Tel un musée imaginaire de Pierre Soulages, du mobilier découvert dans la grotte d’Altamira, une dalle gravée datant du paléolithique, des sculptures préhistoriques, des chapiteaux romans, des fragments de décor peint du Moyen Âge, des émaux du trésor de Conques, des sculptures préhispaniques du Mexique, des pièces sculptées et des masques africains illustrent la curiosité jamais démentie de l’artiste pour les cultures les plus diverses, parfois très anciennes. « Ma réflexion a commencé à 16 ans devant une photo d’un bison d’Altamira, peint, à ma stupéfaction, il y a cent quatre-vingts siècles ».
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Soulages centenaire et les cultures millénaires