Les conséquences de la révolution iranienne de 1979 hantent le travail d’Hannah Darabi. Avec Soleil of Persian Square, elle poursuit son exploration au travers de la diaspora iranienne installée à Los Angeles et dans les villes alentour où une partie de sa famille s’est installée.
Il n’est pas pour autant question pour l’artiste, née en 1981 à Téhéran, de documenter leur situation, mais plutôt « de donner un visage à cette Tehrangeles », surnom donné à ce territoire d’exil où un tiers des Iraniens vivant en Amérique se sont installés, notamment les acteurs de la musique pop iranienne interdite par le gouvernement islamique. Pour ce faire, Hannah Darabi convoque comme à son habitude différents registres de documents et d’images. Ses photographies de Tehrangeles renvoient au décor hybride d’une ville où se démultiplient magasins et panneaux publicitaires tout au long des artères, évoquant les activités de sa population. Portraits d’habitants et pages d’annuaires d’entreprises iraniennes de la ville constituent d’autres approches de cette diaspora au style de vie mélangeant cultures et imaginaires iraniens et américains. Captures d’écran de clips musicaux, pochettes de cassettes et extraits de chansons de la pop iranienne d’avant la révolution forment l’autre volet de l’introspection menée par l’artiste sur ce genre musical très populaire qu’elle découvrit adolescente. Se profile ainsi progressivement ce questionnement constant chez elle sur l’éducation qu’elle a reçue, mais aussi sur sa propre culture, en particulier visuelle, depuis son installation en France. Avec ici, derrière le style documentaire des photographies assumé, son propre imaginaire nourri aux images de l’Amérique de Stephen Shore avec lequel elle joue subtilement.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Soleil perçant
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Soleil perçant