Depuis deux millénaires, les soieries n’ont cessé de fasciner l’Europe. Les Romains en importaient largement mais, pendant plusieurs siècles, les secrets de fabrication ont été soigneusement préservés par les Chinois, sous peine de mort à qui les livrerait. Au Moyen Âge, ces textiles étaient si appréciés que leur valeur égalait celle de l’or ou de l’argent. Les exemples exposés actuellement à la Fondation Abegg sont donc des pièces de grand prix. La plupart des soieries médiévales provenaient des régions situées à l’est de Byzance qui, sur le plan culturel, surpassait alors de loin l’Occident chrétien. Les dessins ornementaux permettent souvent de préciser leurs origines : les motifs animaliers évoquent la Perse sassanide, tandis que les figures dynamiques, volutes de nuages, de dragons ou de fleurs, trahissent l’influence chinoise au XIIIe siècle sur les productions de l’Asie centrale. En Europe, l’art du tissage de la soie a débuté à Venise et Lucques, très exposé aux influences orientales, mais où un style propre s’est développé au cours du XIVe siècle, grâce au talent de peintres capables d’adapter les motifs originels. Toutefois ces soieries annoncent la fin d’une époque car la Renaissance devait affirmer la prédominance de l’Occident.
RIGGISBERG, Abegg-Stiftung, jusqu’au 1er novembre.
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Soieries médiévales
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Soieries médiévales