Settecento, Rome-Paris

La collection du Palais Barberini ne s’arrête pas au prestigieux ensemble de tableaux et de fresques du XVIIe siècle romain que l’on connaît. L’exposition « Settecento, L’Europe à Rome » dévoile un important choix d’œuvres du XVIIIe siècle qui seront prochainement accrochées au deuxième étage du bâtiment du Bernin, en cours de restauration. C’est là que Cornelia Costanza Barberini installa ses appartements et fit décorer ceux-ci au milieu du XVIIIe siècle, dans un goût hétéroclite qui marie le rococo et les prémisses du néoclassicisme. La particularité de la collection de tableaux, réunissant divers legs, réside dans son extrême diversité, tant par les écoles que par les genres qui y sont représentés. Auprès des vedute vénitiennes solaires de Canaletto et de Francesco Guardi figurent les vues romaines de Gaspar Van Wittel, auxquelles la technique à la détrempe sur parchemin confère une luminosité quasi onirique. Les scènes de genre satiriques des Napolitains Gaspare Traversi et Giuseppe Bonito côtoient le classicisme décoratif adopté par Pompeo Batoni dans ses portraits de la noblesse anglaise, dépeinte à l’occasion du Grand Tour, comme Henry Pierce en 1775. Les œuvres françaises forment un ensemble particulièrement remarquable. Il s’agit de toiles de petit format, que Lancret, Boucher, Greuze, Fragonard, Hubert Robert, réalisèrent pendant leur séjour à Rome. En dehors du corpus des artistes romains, d’autres curiosités agrémentent la visite, telles les compositions insolites du Génois Il Lissandro, ou le Portrait de jeune fille en Bacchante de Angelika Kaufmann, peint au tout début du XIXe siècle. Le catalogue documente la mobilité de la scène européenne du XVIIIe siècle, au moment où la Ville éternelle opère encore une force attractive déterminante dans la formation des peintres.