Sensations Céramiques

Comme si vous rentriez à l’intérieur de vous-même, pour vous reconnecter sans filtre et sans tabou à tout ce qui se passe dans votre tête et votre corps. Qu’il s’agisse de ce parcours au rez-de-chaussée, cette fois consacré « Aux frontières de l’art brut », ou de l’exposition « HEY! Céramique.s » déployée à l’étage, c’est une même traversée de ce que la création a de plus humain, de plus sensible, de plus singulier. Un grand shoot de couleurs et de matières, de sensations et d’images, qui vous ramène directement à la nécessité de l’art. Pour cette sixième exposition née de la collaboration entre la Halle Saint Pierre et HEY! modern art & pop culture, entièrement dédiée à la céramique, le choix des artistes et des œuvres est comme toujours généreux, libre des normes imposées par la culture dominante. 34 artistes, 13 pays : c’est un voyage dans le monde entier que nous propose cette exposition, dont le seul fil rouge est la jouissance de la matière et la force de l’imaginaire. L’œil aime se perdre au sein de ce parcours labyrinthique qui va dans tous les sens, invite à cheminer librement, à s’arrêter, à aller et revenir, le temps nécessaire pour regarder, pour rêver. C’est juste délicieux de mesurer l’incroyable fécondité plastique de ce médium ici façonné sous diverses formes et assemblé à d’autres matériaux : argile, terre cuite, raku, grès, faïence, émaux, verre moulé, porcelaine de Delft ou anglaise, céramique peinte à l’huile, recouverte de fibre de nylon ou photographiée, sous glaçures, engobes, teintures, céramique avec bois, oxyde de fer, résine, dessin, collage, Inox, plantes, cheveux, poils, objets trouvés, etc. Dans leur diversité formelle, toutes les œuvres nous reconnectent à ce plaisir primordial de la matière, de la nature, du corps. Toutes nous mènent à la rencontre de mille figures et chimères, sacrées ou païennes, bienveillantes ou démoniaques. Nous sommes d’âmes et d’ailes, de sang et de viscères. En temps de foires, de paillettes et de champagne, il est bon de rappeler parfois que la nécessité de l’art vient de cette histoire-là.