De la terre à même le sol, où ont germé et croissent des pousses. On y devine, encore, la forme d’un corps, mais on pressent qu’elle finira par disparaître.
C’est ce qui reste de la performance de l’artiste sud-africaine Belinda Blignaut, venue s’allonger à l’occasion d’une performance inaugurale de l’exposition dans cette terre belge, humide, qui nous parle de la mort comme de la renaissance. Cette œuvre est sans doute l’une des plus puissantes de l’exposition « The Sowers – les Semeurs ». À travers les pièces de 26 artistes émergents qui tissent ou modèlent la terre, la toute jeune Fondation Thalie, ouverte par la collectionneuse Nathalie Guiot en 2018, raconte comment les savoir-faire traditionnels et ancestraux ont traversé les âges. Aujourd’hui, des artistes contemporains des quatre coins du monde les réinventent (du kimono en laine tuftée de l’artiste suisse Julie Monot à la délicate broderie évoquant la jouissance féminine de l’Iranienne Niyaz Azadikhah, en passant par la sculpture de terre aux allures de mandalas de la Marocaine Fatiha Zemmouri). À travers ces œuvres qui donnent à voir l’intelligence de la main, s’exprime aussi, souvent, une conscience écologique universelle – comme dans les cuirs lacérés de la Française Angèle Guerre, qui évoquent une bête sauvage dépecée. Dans ces œuvres pourtant inertes, la vie affleure. D’ailleurs, chaque premier samedi du mois, le miracle se produit : plusieurs artistes viennent les réactiver par des performances… tels des semeurs qui insufflent la vie à une terre dont la survie aujourd’hui semble menacée.
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Semer à travers les âges…
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°748 du 1 novembre 2021, avec le titre suivant : Semer à travers les âges…