« Dégoûtantes », « inconvenantes » s’écrient les fidèles en découvrant, en 1860, le porche de l’église Saint-Vincent-de-Paul couvert de laves émaillées. D’où vient cette innovation qui offense la maison de Dieu ? En 1827, Ferdinand Mortelèque met au point un procédé d’application d’émaux sur pierre. L’idée saugrenue et géniale prend sa forme tangible en 1846, quand Jules Jollivet décore le fameux porche d’une Sainte Trinité, complétée huit ans plus tard par d’autres panneaux. Les couleurs audacieuses et la nudité des figures – comme dans La Création d’Ève – scandalisent dans la grisaille parisienne ; un an plus tard, Hausmann les retire. Les hommes auraient-ils oublié l’or et la pourpre des statues gothiques ? Cette exposition, qui présente cinq panneaux restés dans l’ombre pendant cent-trente-huit ans, évoque la responsabilité du public face à la modernité.
Musée de la Vie romantique, jusqu’au 17 janvier, cat. Paris-Musées, 25 F.
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Scandaleuses laves
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°502 du 1 décembre 1998, avec le titre suivant : Scandaleuses laves